Niang au régime sec

Il est le fer de lance de l'Olympique de Marseille depuis cinq ans déjà. Sans aucun doute le meilleur attaquant ayant porté le maillot floqué de la devise "Droit au But" depuis le départ de Didier Drogba. Mais en ce moment, ça ne rigole pas pour lui. Lui, c'est Mamadou Niang. A deux doigts de décrocher le Graal avec l'OM, l'international sénégalais est à la peine et n'a pas l'apport escompté. Depuis sa blessure en finale de la Coupe de la Ligue (27 mars face à Bordeaux), l'ancien Strasbourgeois n'est que l'ombre de lui-même. Dimanche dernier face à Saint-Etienne (1-0), il a même ajouté une once de malchance à ses malheurs de buteur en berne en touchant du bois sur un coup de tête.

Et si Mamadou Niang, toujours meilleur buteur du Championnat de France, à égalité avec le Lorientais Kevin Gameiro (15 réalisations chacun), se débloquait vendredi à l'Abbé-Deschamps alors que l'OM peut faire un pas décisif vers le titre de champion de France* ? Ce serait le plus beau des cadeaux pour un joueur fidèle au poste depuis une demi-décennie et qui a déjà terminé deuxième du championnat à deux reprises sous le maillot phocéen. Il est temps de mettre fin à cette malédiction : "J'en ai tellement rêvé de ce titre avec l'OM...", affirmait-il jeudi dans les colonnes de L'Equipe.

Pas au top

Son pote et coéquipier Souleymane Diawara n'est pas, mais vraiment pas, inquiet pour Mamadou Niang, même s'il n'a plus marqué depuis le 7 mars dernier (Lorient, 1-1) alors qu'il sortait d'une série plutôt prolifique (6 réalisations en sept rencontres). L'ancien Bordelais ne sent pas Niang dans une mauvaise passe et préfère relativiser : "Il est bien mais il y a des périodes où rien ne sourit. Les cages peuvent être vides et tu tires sur le poteau. On l’a vu dimanche, il a touché le poteau, Janot a fait un arrêt reflexe sur sa ligne, il y a un but refusé… Pour l’instant, cela ne lui sourit pas trop mais j’espère que, contre Auxerre, il va retrouver le chemin du but."

Didier Deschamps est sans doute moins proche de Mamadou Niang que Souleymane Diawara. Mais lui non plus ne s'alarme pas. D'autant que son capitaine n'est pas qu'un buteur. En témoignent son abattage et ses passes décisives, au nombre de cinq depuis le début de la saison. "Les plus grands ont connu ça aussi. Indépendamment, il est capable de faire d'autres choses qui sont importantes pour l'équipe. Il a fait marquer ses partenaires. Il ne doit pas être obnubilé par le but." Justement, comment vit-il cette période de disette ? "Il fait avec, comme un attaquant qui ne marque pas." Que Niang et Deschamps se rassurent, plus une série dure, plus elle se rapproche de son terme.

* En cas de victoire, les Marseillais compteraient huit points d'avance sur l'AJA, à trois journées de la fin.

Eurosport