Le Ghana, dernière équipe africaine en lice, porte les espoirs de tout un continent. Contre l'Uruguay, les Black Stars seront soutenus par toute l'Afrique du Sud, qui a envie de voir le trophée rester sur le continent noir.
L'Afrique du Sud souhaite que la Coupe du monde reste en Afrique. C'est pour ça que je supporte le Ghana !" Quand on lui demande s'il soutiendra le Ghana vendredi face à l'Uruguay, Mali, 26 ans, n'a pas besoin de réfléchir bien longtemps. Encourager les Black Stars est devenu une évidence depuis l'élimination des Bafana Bafana et le crash des autres équipes africaines au premier tour de la compétition. Pour la majorité des Sud-Africains, voir une équipe issue du continent noir atteindre les demi-finales de la Coupe du monde pour la première fois, ici sur le sol de la "nation arc-en-ciel", serait la cerise sur un gâteau déjà bien appétissant. "Nous sommes fiers de cette Coupe du monde que nous organisons. C'est la meilleure chose qui soit arrivée à l'Afrique du Sud, affirme-t-il. Maintenant, j'aimerais que le Ghana gagne."
Jusqu'ici, cet espoir, ou plutôt cette envie, n'a pas encore pris un caractère ostensible. Si les Sud-Africains n'auront aucun état d'âme vendredi soir et supporteront tous les "Africa Last Stars" - comme les Ghanéens ont été renommés -, on ne peut pas dire que le drapeau arc-en-ciel ait laissé la place à celui rouge, jaune et vert de la nation ghanéenne. Les voitures, les maisons et gens portent encore la tunique ou l'oriflamme des Bafana Bafana. Pourtant, à Johannesburg, depuis jeudi, on commence à voir aux carrefours quelques vendeurs ambulants accoster les voitures et leurs chauffeurs avec des drapeaux ghanéens. Le vrai engouement prendra sans doute vie ce soir et, qui sait, s'amplifiera peut-être après la qualification des coéquipiers de Gyan Asamoah pour les demi-finales.
Tous en rouge, jaune et vert
Les médias, eux, encouragent comme jamais la population à clamer haut et fort son appartenance ghanéenne. Oubliés les sentiments nationalistes ; c'est l'Afrique qui se doit se lever comme un seul homme. Depuis quelques jours, la chaîne de télévision SuperSport, sorte d'Eurosport local, et des radios nationales sud-africaines appellent - à grands renforts de messages publicitaires et bandeaux défilants - les locaux à s'habiller aujourd'hui aux couleurs du Ghana, en rouge, jaune et vert. Jour et nuit. 24 heures sur 24.
Dans les quotidiens nationaux et régionaux, la cause continentale dépasse, et de loin, la cause nationale. Difficile à imaginer en Europe. Logique en Afrique. Dans les colonnes du Sowetan, quotidien de Johannesburg, les témoignages de sympathie ne laissent aucune part au doute. "C'est une vraie Coupe du monde africaine (...) En tant qu'Africains, nous devons être derrière le Ghana au fil des tours. Et ça commence vendredi", assure un supporter, cité dans le journal. Certains y voient même un symbole. Comme ce journaliste radio, Simon "Kolobe Ramafalo : "C'est une drôle de coïncidence. Le Ghana a été le premier pays africain à prendre son indépendance en 1957. (...) Il est aujourd'hui en lice pour devenir le premier champion du monde africain."
"Le Ghana doit le faire pour l’Afrique"
Dans le Mail and Guardian, le Ghana est désigné comme le "seul porte-drapeau de l'Afrique lors de cette première sur le continent." The Star, de son côté, reprend les propos de la présidente de la province de Gauteng, Nomvula Mokonyane. Jeudi, elle a lancé un appel aux Sud-Africains : "Le Ghana doit le faire pour l'Afrique. Et nous devons supporter cette équipe adoptive appelée les Baghana Baghana." Il y a quelques jours, après la qualification des Ghanéens aux dépens des Etats-Unis (2-1 a.p.), Rich Mkhondo, porte-parole du comité d'organisation avait lancé devant la presse : "Nous souhaitons la bienvenue au Ghana en demi-finale". Un lapsus ? Non, un souhait. Partagé par tout un continent.
Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/01072010/70/coupe-du-monde-2010-go-baghana-baghana.html
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