C'est un fait. Les équipes qui ont affronté jusque-là le Ghana et l'Uruguay n'ont pas été à la fête. Elles se sont souvent cassé les dents en essayant de percer leurs défenses de fer. On ne passe pas comme ça les Black Stars et la Celeste, respectivement trois et deux buts encaissés en quatre matches. Chaque rencontre est une partie d'échecs. Un but d'écart à chaque fois, sauf quand l'Uruguay a surclassé les Bafana Bafana (3-0), un petit défoulement autorisé au milieu de ce plan de rigueur et d'austérité revendiqué. Ce manque d'ouverture est clairement assumé. «On est tous solidaires, ambitieux, méfiants aussi, a confié l'attaquant uruguayen Luis Suarez. On ne va pas s'amuser à changer notre style. (...) On sait ce que vaut un mètre de terrain gagné et ce que coûte un mètre perdu. L'intelligence d'une équipe, c'est de mettre à profit les petits détails qui font la différence. Et on ne devient pas champion du monde en faisant du lyrisme. On n'est peut-être pas une grande équipe mais on ne gaspille rien.» De quoi rendre Guy Roux jaloux.
Forlan vs Gyan
Cette Coupe du monde confirme qu'il ne suffit pas d'être un des meilleurs attaquants du monde pour rayonner sur le sol africain. Rooney, Cristiano Ronaldo, Drogba, Eto'o, Gilardino en ont fait l'amère expérience. La réussite de Diego Forlan est donc d'autant plus remarquable. L'étoile de la Celeste brille de mille feux. Son équipe jouera ce vendredi pour une place en demi-finale, en partie grâce à lui. Son bilan perso : un doublé contre l'Afrique du Sud et une passe décisive. Des stats correctes qui ne reflètent qu'en partie son rendement sur le terrain. Oscar Tabarez a investi Forlan d'une véritable mission au début du Mondial : être le patron de l'animation offensive. Concrètement, cela se traduit par jouer plus en position de meneur de jeu qu'attaquant, distribuer le jeu afin de faire briller son coéquipier Luis Suarez, qui a planté trois fois. Au Soccer City, l'attaquant de l'Atletico Madrid croisera le Rennais Asamoah Gyan. Auteur de 13 buts en Ligue 1 la saison dernière, le Ghanéen est lui aussi le fer de lance des Black Stars. Il est essentiel et les chiffres le prouvent : il a marqué trois des quatre buts ghanéens (soit 75%). Et c'est surtout lui qui a offert au Ghana la qualification pour les quarts grâce à un but face aux Etats-Unis lors de la prolongation. Cela n'a pas de prix.
L'Afrique derrière le Ghana
A défaut de pouvoir continuer à encourager son équipe des Bafana Bafana, éliminée au 1er tour, le continent africain, quand il ne supporte pas le Brésil, est derrière le Ghana, seule équipe africaine en lice depuis les huitièmes. Les Blacks Stars sont d'ailleurs devenus les "Ghafana Ghafana" ! Pour leur deuxième Coupe du monde, les Ghanéens ont fait mieux que 2006, où ils avaient été corrigés en huitièmes par le Brésil (0-3) à Dortmund. Cette qualification pour les quarts est historique. Un exploit presque inespéré pour les protégés de Milovan Rajevac qu'on n'attendait pas à pareille fête. Toutefois, pas question pour eux d'en rester là. La Celeste ne doit être qu'une étape vers les sommets. «Mes joueurs sont affamés de gloire, de succès, a affirmé le technicien serbe, l'éminence grise des Black Stars. Il y a une chance énorme de pouvoir entrer dans l'histoire.» Ironie du sort, une qualification pour les demi-finales pourrait leur offrir le Brésil, si celui-ci sort les Pays-Bas. Ce qui serait une belle revanche à jouer aux portes de la finale du 11 juillet.
http://www.lequipe.fr/Football/breves2010/20100701_205148_uruguay-ghana-ca-sera-serre.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire