Passé en 4-4-2 depuis deux matches, l’OM retrouve des couleurs. Ajaccio et Lens ont subi la loi de ce nouveau système de jeu. Didier Deschamps va reconduire la même organisation samedi à Dijon. Mais l’entraîneur avoue aussi qu’il sera difficile de l'utiliser contre des grosses cylindrées...
Samedi dernier, l’OM s’est présenté en 4-4-2 face à Ajaccio. Une première cette saison pour une formation habituée à vivre en 4-3-3. Ce changement, Didier Deschamps y pensait depuis longtemps. Sa réflexion sur le système de jeu marseillais remonte en effet à plusieurs mois. "Ça ne date pas d’hier, explique ainsi DD. J’en ai parlé avec certains joueurs. Je voulais le faire auparavant, mais la balance entre le positif et le négatif penchait du mauvais côté." Comprenez : Deschamps n’avait pas à disposition les hommes pouvant former son nouveau plan de bataille. Et pour cause. "Dans le système en 4-4-2, on utilise deux attaquants axiaux, détaille Deschamps. Il y a un petit moment que je n'en avais que deux disponibles (Jordan Ayew et Loïc Rémy, ndlr). J’avais des jeunes, mais c’était moins évident pour eux. C’était un souci de ne pas avoir d’armes offensives sur le banc. Le retour de Gignac m’a permis de mettre en place ce schéma. Avec Dédé, Jordan et Loïc, ça me permet d’avoir une solution sur la touche." L’essai a été transformé. Car le succès contre les Corses (2-0) a été accompagné d’une maîtrise (trop) rare cette saison.Fort de cette nouvelle réussite en championnat, Deschamps a décidé de récidiver en Coupe de la Ligue. La réussite était de nouveau au rendez-vous avec une large victoire face à Lens (4-0). "Je m’attendais à voir des équipes regroupées derrière, avance-t-il pour expliquer la mise en place de ce schéma. C’est important dans ces matches-là d’avoir une présence offensive plus forte. On n’a pas pris de buts face à ces équipes. Mais il faut relativiser. Je ne veux pas minimiser ce que l’on a fait mais on n’a pas eu en face le potentiel offensif que pourrait avoir Arsenal ou Dortmund. C’est bien mais ça reste à confirmer face à des équipes davantage armées que ne l’étaient Ajaccio et Lens." Pour Deschamps, le système dépend de l’adversaire. L’enchaînement des rencontres était donc propice à ces ballons d’essai. Car pour se rassurer, l’OM avait besoin de retrouver la victoire et le chemin du but. Six réalisations en deux matches, le bilan est plus qu’honorable.
DD : "Je pense connaître un petit peu le foot…"
Changer de système a provoqué une redistribution des cartes au sein de l’équipe. L’équilibre a été foncièrement modifié. Si l’assise défensive reste identique, les bouleversements au milieu et devant sont nombreux. Diarra et Lucho ont été les premières victimes du 4-4-2. Remplaçants contre Ajaccio, ils paraissent en retrait par rapport à d’autres éléments comme Kaboré ou Cheyrou. Mais Deschamps tient à relativiser ces choix. "Diarra a déjà joué dans ce système, rappelle-t-il. Son rôle de sentinelle peut aussi fonctionner dans un 4-4-2. L’important, c’est d’avoir une bonne complémentarité. Car ce système ne marche que par paire. Il faut avoir un joueur défensif au milieu. Et son binôme doit être capable d’apporter une touche technique et de porter le jeu vers l’avant." Le coach marseillais sait également que Lucho a déjà brillé dans ce système. "Ce n’est pas la première fois qu’il joue à ce poste, reprend-il. L’an dernier à Moscou, il évoluait avec Cissé devant la défense. Ils devaient avoir une grande complémentarité."
Si Deschamps a bouleversé son schéma de jeu, c’est aussi parce qu’il a constaté des faiblesses criantes. "Je pense connaître un petit peu le foot, affirme-t-il pour justifier son abandon du 4-3-3. Je savais bien que Loïc Rémy se retrouvait un peu trop souvent isolé en pointe. Je connais bien l’organisation en 4-4-2. J’ai joué comme ça pendant quatre ans à Monaco. Et à la Juve, j’ai aussi évolué dans cette configuration-là. Il faut positionner autrement les joueurs. Parce que les cases sur mon papier ne sont pas au même endroit." Reste que ce système n’est pas dans l’air du temps. Les équipes évoluant dans cette organisation ne sont pas légion… "Sur la longueur et au niveau international, il n’y en a pratiquement pas, concède ainsi Deschamps. On peut être quatre au milieu, mais il y a toujours un déséquilibre à ce niveau-là. Les milieux se retrouvent en infériorité face à l’adversaire qui joue à cinq." Conscient des limites de ce système, Deschamps avoue qu’il n’y a "rien de définitif." La nouvelle alerte de Gignac jeudi à l’entraînement (douleurs aux adducteurs) pourrait déjà remettre en cause la nouvelle organisation de l’OM. A Marseille, tout est très précaire en ce moment…
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