On attendait un Clasico entre le Barça et le Real en finale de la Ligue des champions. Après Chelsea, c'est le Bayern Munich qui est venu contrarier les Espagnols. Après avoir remporté le match aller (2-1), les Allemands ont résisté à la pression de Bernabeu pour forcer leur destin aux tirs au but (2-1, 3-1 tab) grâce à un grand Manuel Neuer, au propre comme au figuré, auteur de deux arrêts lors de la séance finale, dont l'un sur le tir rasant de Cristiano Ronaldo. Ils en rêvaient, ils y sont désormais. Les coéquipiers de Franck Ribéry disputeront donc leur finale, le 19 mai, dans leur antre de l'Alianz Arena. C'est la première fois qu'un club évoluera à domicile depuis vingt-huit ans. En 1984, l'AS Rome l'avait perdue aux tirs au but face à Liverpool. Mais s'ils affichent le même visage, les Bavarois peuvent espérer connaître un autre sort face aux Blues de Drogba.
Du côté du Real, Sergio Ramos va cauchemarder longtemps en repensant à son tir au but expédié largement au-dessus du but de Neuer. Avant qu'il s'élance, le portier allemand avait déjà joué les héros en repoussant les tirs de Ronaldo et Kaka. Les arrêts d'Iker Casillas, face à Kroos et Lahm, auront donc été vains. Pour José Mourinho, déjà éliminé par Liverpool lors de la dernière demi-finale disputée aux tirs aux buts dans la compétition, avec Chelsea en 2007, l'histoire se répète. Et Madrid doit donc oublier son rêve de "decima", décrocher la dixième Coupe d'Europe de son histoire qu'il désire tant depuis dix ans.
Neuer écoeure Ronaldo et Kaka
En envoyant le ballon au fond des filets, au terme d'une séance à laquelle Ribéry et Benzema, remplacés, n'ont pas pris part, c'est Bastian Schweinsteiger qui a propulsé le Bayern en finale. Une finale qui aurait pu échapper au géant allemand. D'abord à cause d'un premier quart d'heure raté, durant lequel les Merengue ont rapidement remonté leur handicap grâce à un doublé de Cristiano Ronaldo. Sur un nuage depuis son but décisif lors du Clasico, le Portugais pensait sans doute avoir fait le plus dur en inscrivant ses 9e et 10e buts de la saison en C1. Sur un penalty sévère concédé par le jeune Alaba (6e, s.p.), puis grâce à une offrande d'Özil (14e). Bernabeu y a sans doute cru lui aussi.
Mais il en fallait plus pour assommer le Bayern, titré quatre fois dans l'épreuve. Même mené, il n'a jamais cessé d'y croire. Remis en selle par Robben sur un nouveau penalty, suite à une faute de Pepe sur Gomez (27e, s.p.), les hommes de Jupp Heynckes ont mis le pied sur le ballon. Au fil des minutes, difficile pourtant de ne pas penser qu'ils étaient en train de laisser passer leur chance. Alors que Ribéry restait dans l'ombre, Robben (8e, 67e) et Gomez (34e, 86e) manquaient plusieurs occasions d'éviter la prolongation. Un penalty non sifflé pour une main de Pepe aurait aussi pu faire basculer la rencontre (45e). Mais, la fatigue neutralisant les débats, c'est finalement au bout de la nuit que le Bayern pouvait laisser exploser sa joie. Le 19 mai, la fête pourrait être encore plus belle. Encore faudra-t-il franchir le dernier obstacle, Chelsea, sans Badstuber, Gustavo et Alaba, suspendus...
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