Enfin du concret. En voyant débarquer tous leurs partenaires à Clairefontaine ce jeudi midi (sauf Ribéry), les Bleus qui ont suivi le stage de préparation dès le premier jour ont pu, enfin, matérialiser leur entrée dans l'Euro. Laurent Blanc, lui, a révélé les grandes lignes de la montée en puissance qu'il projette pour ses 26 joueurs, bientôt réduits à 23, entre le France - Islande de dimanche et le France - Angleterre du 11 juin. Une période cruciale puisque, ainsi qu'il la reconnu sous le soleil estival de la forêt des Yvelines, il ne sait pas encore quels seront les trois noms qu'il retranchera de sa liste dans quatre jours, ni quels seront les onze qu'il alignera sur la feuille de match face à l'équipe de Roy Hogdson. Le temps s'accélère et les heures à venir seront cruciales quant au visage qu'auront les Bleus à l'Euro.
"J'ai des idées, mais elles ne sont pas arrêtées, a assuré le sélectionneur des Bleus quand il a été interrogé sur l'identité des trois recalés pour sa liste finale. Il peut se passer plein de choses pendant les matches et les entraînements. On a déjà vu des joueurs qui ont obtenu leur présence à l'Euro durant le stage. Je pense à Gomis, qui avait réalisé un doublé contre l'Equateur en 2008. On peut penser qu'il a gagné sa place là. Tout peut arriver." De fait, cela laissera plus de chances d'émerger aux joueurs qui recevront du temps de jeu à Valenciennes, dimanche contre l'Islande. Ils devraient être nombreux : dans son plan d'évolution jusqu'à France - Angleterre, Blanc a prévu de consacrer un match - le prochain - à la distribution de temps de jeu à ceux qui ont le plus besoin. Pour France - Serbie (le 31 mai) et France - Estonie (3 juin), on se rapprochera du onze de départ programmé pour débuter l'Euro. "Au premier match, il faudra faire en sorte que les joueurs aient pu récupérer de leur saison. A partir du deuxième, on sera plus en position de préparation. Le but c'est d'arriver à l'Estonie avec la majorité des joueurs que tu penses faire débuter contre l'Angleterre."
Une colonne vertébrale, et bien des mystères
Encore faut-il que la liste des onze élus soit, elle aussi, connue. Il y a de la marge. "Je ne sais pas encore, lâche Blanc. J'ai des idées mais je veux encore voir ce qui va se passer aux entraînements. Il y a l'état de forme des joueurs auxquels tu ne pensais pas au départ, d'autres qui n'y étaient pas mais peuvent démontrer une grande forme. Je ne veux surtout pas dire : 'J'ai mon équipe'. Peu de sélectionneurs réfléchissent comme ça." Blanc, depuis, sa prise de fonction, n'a réellement déterminé qu'une épine dorsale et pas une équipe-type : Lloris et Benzema sont les deux seuls noms qu'il a livrés lorsqu'il s'est agi de parler de la colonne vertébrale de l'équipe. Une liste à laquelle peuvent s'ajouter les noms de M'Vila (joueur le plus utilisé depuis sa prise de fonctions), ainsi que Rami et Mexès, ses défenseurs centraux privilégiés. Au-delà ? Mystère. Sauf probablement pour Ribéry et Evra.
Interrogé sur la structure de sa liste, et notamment le nombre de joueurs qu'il retiendrait par poste, Blanc a d'ailleurs laissé entendre qu'il ne l'avait pas déterminée non plus. "Il y aura une réflexion à avoir sur l'équilibre de l'équipe, et notamment pour savoir si on double tous les postes de derrière et si on double tous les postes devant. On y a déjà beaucoup réfléchi mais si je double tous les postes, on se retrouve à 25..." La différence avec les 23 ? Les postes de meneurs de jeu axiaux peut-être... Cette déclaration relance en tout cas l'hypothèse d'une prime à la polyvalence et d'une organisation de jeu pas encore arrêtée. Cette question de la structure de la liste est centrale. Si Blanc double les postes en défense et en attaque, c'est au milieu qu'il faut s'attendre à plus de "dégâts" (Martin, Gourcuff, Matuidi, Valbuena...). Dans le cas contraire, s'il envisage par exemple de se contenter de sept défenseurs, les noms de Clichy, Yanga-Mbiwa ou Réveillère pourraient devenir fragiles.
Une chose est sûre : malgré la tension inhérente à ce genre de situation, le sélectionneur ne pâlit pas à l'idée de devoir annoncer la mauvaise nouvelle aux malheureux élus, comme l'ont fait avant lui, dans des circonstances parfois épiques, Jacquet, Lemerre, Santini ou Domenech. "On leur dira. Que faire d'autre ? C'est désagréable mais on ne fait pas que des choses agréables dans ce métier. Quand il faut prendre ses responsabilités, on les prend. En club (à Bordeaux), il y a avait des joueurs à ne pas renouveler, on l'a fait, c'est comme ça, et ce n'est pas de gaieté de coeur. On n'ira pas taper à leur porte mais on leur dira quand même." La décision sera prise selon toute vraisemblance le lundi 28 mai. Le lendemain de France - Islande. La veille de la date limite fixée par l'UEFA.
http://fr.sports.yahoo.com/24052012/70/euro-2012-blanc-n-a-pas-choisi.html
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