Montpellier est sans doute moins talentueux que Lille mais le MHSC a ce supplément d'âme qui l'a installé sur les cimes de L1.
Montpellier n'a pas fait dans le scintillant ce dimanche face à Lille (1-0). Pas de strass ni de paillette mais un onze qui sent la sueur. Pour le match le plus important de son histoire, le MHSC s'est appuyé sur son héritage. Celui d'un club à la réputation sulfureuse qui entretient un esprit. Celui de la Paillade qu'on pourrait résumer en trois mots : solidarité, engagement et détermination. "Ce sont des valeurs que je revendique", nous confiait René Girard il y a quelques mois. Plusieurs anciennes figures emblématiques personnifient cet esprit : Michel Der Zakarian, Gérard Bernardet, Jean-Claude Lemoult ou Pascal Baills. Tout sauf des enfants de choeur.
Rio Mavuba avait prévenu avant la rencontre : "ça va être très chaud sur le terrain." Ça l'a été. Des tacles à broyer de la pierre, des fautes, beaucoup de fautes (20 pour Montpellier et trois cartons jaunes) et un ascendant physique pour les locaux qui leur a permis de s'imposer (1-0). "On a pris le dessus par rapport à nos qualités. Physiquement, on a plus d'impact qu'eux", synthétise Benjamin Stambouli. "Ils utilisent mieux le ballon que nous. Ce soir, c'était avant tout un combat. On l'a remporté."
Les Héraultais ont mis le pied quand il le fallait et l'absence de leur créateur, Younès Belhanda, les a privés d'audace et d'inspiration offensive. "Aujourd'hui (ndlr : dimanche), nous n'avions pas nos atouts habituels. On aurait pu être plus consistant. Les gars sont capables de grands matches mais on a eu d'autres arguments", notait justement René Girard à la fin du match. Ces mêmes arguments qui ont permis la montée en Ligue 1 et deux saisons tout à fait honorables parmi l'élite. Cette année, Montpellier a quelque chose en plus. Mais dimanche, c'est en convoquant ses fondamentaux que la bande à Giroud s'en est sortie.
"On n'oubliera jamais d'où l'on vient"
"C'est l'esprit club, l'esprit de la Paillade", résume parfaitement Garry Bocaly. "On donne tout les uns pour les autres. Nous sommes dans un club à taille humaine. Ici, on ne nous met pas la pression, chacun donne le meilleur pour le groupe. C'est la formule qui nous a menés là où on est aujourd'hui. C'est ce qui peut nous permettre aussi d'y croire jusqu'au bout et de renverser le cours d'un match dans les arrêts de jeu." Cette volonté de ne rien lâcher, de se battre sur chaque ballon a permis au MHSC de décrocher la lune au bout du temps réglementaire. Ce fut déjà le cas face à Nice (0-1), Sochaux (3-1) ou Saint-Etienne (1-0) cette saison.
Karim Aït Fana est l'un des symboles de cet esprit. Lui qui a tout connu avec Montpellier, qui a frôlé le National en 2007. Lui qui a passé une saison gâchée par les blessures, lui l'ancienne matière grise du onze cantonnée au banc de touche cette saison. Il n'a jamais étalé ses états d'âme. Ce but face à Lille, le plus important de sa carrière, couronne aussi cet état d'esprit, ce dévouement total au projet collectif : "J'ai tout connu avec ce club. On est quelques joueurs à avoir frôlé le pire. On n'oublie pas, on sait d'où on vient. On ne l'oubliera jamais." Alors, Montpellier n'est sans doute pas l'équipe la plus brillante individuellement mais, au niveau de l'esprit qui soude le collectif, les Héraultais sont imbattables. Stambouli de conclure : "Les Lillois ont su nous poser de grosses difficultés. Collectivement, on a su très bien défendre car potentiellement, ils sont plus forts que nous. Mais notre solidarité a fait la différence
Eurosport
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