Pour ça, il faut remonter au printemps 1995. C’est le temps béni de l’échange des vignettes Panini dans la cour d’école, le temps où les Strasbourgeois avaient fait tomber Nantes (2-0), après 32 matchs sans défaite. Imaginez-vous qu’à l’époque, Franck Leboeuf avait des cheveux et même un bouc.
« Je me souviens plus tellement de ce match, je vous l’avoue. Enfin je me souviens du score, et plus tellement du déroulement de la rencontre, même s’il me semble qu’on n’avait pas volé notre victoire », croit se souvenir Yvon Pouliquen, alors solide milieu de terrain du Racing. C’est peu de le dire : « Le premier but, c’est un coup franc de Mostovoï. Le second, une tête de Leboeuf sur un corner de Mostovoï », se souvient Jacky Duguépéroux, qui venait de s’asseoir sur le banc alsacien à peine 15 jours plus tôt (et qui y est revenu, d’ailleurs).
« On ne faisait pas une très grande saison, mais sur certains matchs, on était capable de se hisser au niveau des meilleurs »
A l’époque, tous les clubs de France croisent les doigts pour devenir le premier tombeur du FC Nantes. « Il restait sept matchs, on n’avait plus rien à jouer, ni l’Europe ni la relégation. On ne faisait pas une très grande saison, mais sur certains matchs, on était capable de se hisser au niveau des meilleurs », explique Pouliquen.Dit autrement, Duguépéroux lâche qu’il était à la tête « d’un groupe qui aurait dû faire beaucoup mieux que ce qu’il a fait. Certainement une des meilleures équipes que le Racing a eues ». Donc pas une équipe de peintre qui bat le futur champion de France sur un coup du destin.
Mais pour battre le PSG, il faudra quand même un petit coup de pouce à l’OM. Voire plus. « Individuellement, le PSG est supérieur, collectivement aussi quand ils ont décidé de faire un match type Ligue des champions. Mentalement, faut être prêt à faire le double d’effort et à espérer de la réussite », enchaîne Pouliquen.
Mais si vous êtes encore un(e) gamin(e), vous ne pouvez pas supposer de l’énorme niveau du Nantes de l’époque. Duguépéroux : « Quand ils avaient le ballon, ça partait de tous les côtés. Il n’y avait pas qu’un joueur à surveiller mais plusieurs. C’est l’une des meilleures équipes de foot que j’ai connu comme joueur et comme entraîneur ».
« La belle saison, c’était eux qui la faisaient, pas nous »
Oui, ça ressemble aussi à ce qui attend l’OM dimanche soir. Même si pour les Strasbourgeois, le record nantais (32 matchs sans défaite sur une saison) a plus de valeur que celui des coéquipiers de Zlatan Ibrahimovic. « C’est sur une saison, et c’était une équipe composée pour beaucoup de jeunes issus du centre de formation », reprend Pouliquen.En cas de victoire marseillaise dimanche soir, attention quand même à ne pas trop s’enflammer. « Nous, on l’avait célébré normalement. C’est sympa de battre un leader invaincu. Mais la belle saison, c’était eux qui la faisaient, pas nous », conclut Pouliquen. Mais on continue de parler d’eux 20 ans plus tard.
http://www.20minutes.fr/sport/1780475-20160205-om-psg-mission-impossible-parle-gars-strasbourg-payes-nantes-95
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