Laurent Blanc donne ce mardi (11 heures) sa première conférence de presse de sélectionneur de l'équipe de France. Les questions auxquelles il devra répondre son sensibles et innombrables. Nous en avons choisi quelques unes. Elles résument les chantiers qu'il devra ouvrir
"ALLEZ-VOUS RETENIR LES FRONDEURS ?"
Les images des joueurs français refusant de s'entraîner ont fait le tour du monde. Celle de l'équipe de France en a pris un coup. Les meneurs de la grève en solidarité à Nicolas Anelka (Evra, Gallas, Ribéry, Abidal, Henry) ont-ils toujours leur place chez les Bleus ? Laurent Blanc est le seul à le savoir. Sera-t-il intransigeant pour assoir dès son arrivée son autorité ou laissera-t-il la porte ouverte ? Si Gallas et Henry ne représentent plus l'avenir du groupe à 33 ans, si Nicolas Anelka n'a plus le droit de cité en Bleu selon les dirigeants de la FFF, les autres pourraient toujours avoir des choses à apporter sur le terrain. A Bordeaux, il a toujours milité pour avoir les meilleurs joueurs possibles. Blanc connaît le très haut niveau. Imaginer qu'il tirera un trait sur une série d'internationaux pour ne s'appuyer que sur des jeunes joueurs est peut-être téméraire.
"PENSEZ-VOUS SUIVRE LES CONSEILS DE THURAM ET BANNIR EVRA?"
Vendredi, Lilian Thuram n'a pas mâché ses mots au conseil fédéral. "J'ai demandé que les joueurs soient durement sanctionnés et que Patrice Evra ne revienne plus jamais en équipe de France". Ces mots forts ne peuvent pas laisser Laurent Blanc de marbre. Evra s'est mis dans une position délicate en expliquant qu'il fallait "éliminer le traitre" et en étant l'un des meneurs de la grève. Tout le monde attend de savoir si le "Président" va contredire Thuram ou suivre sa logique ? Depuis, les ex-de 1998 ont estimé majoritairement que Thuram était allé un peu loin. Lizarazu, lui, y a vu le signe que son ancien partenaire avait des infos très inquiétantes. Evra, à son retour d'Afrique du Sud, a fait savoir qu'il était disponible.
"¨POUVEZ-VOUS ASSOCIER RIBERY ET GOURCUFF?"
A 27 ans, Franck Ribéry a encore de beaux jours devant lui, s'il désire se concentrer sur son jeu. Mais il a été l'un des artisans de la division du groupe et sa volonté de mettre Gourcuff à l'écart a sauté aux yeux. Blanc, qui a toujours fait du Breton son joueur de base à Bordeaux, qui est allé le cherché à Milan, pourrait donner les clefs du jeu à son ancien protégé. Il devra en tout cas mettre les choses au clair pour l'associer au Tricolore le plus côté en Europe. On voit mal Blanc tirer un trait sur Ribéry, pour une seule (et mauvaise) raison : ils ont le même agent, Jean-Pierre Bernès.
"AVEZ-VOUS BOUCLÉ VOTRE STAFF?"
Un grand coup de balai est attendu dans le staff des Bleus. Pour réussir dans sa mission, Blanc aura besoin d'être bien épaulé. On sait déjà que Jean-Louis Gasset, son adjoint à Bordeaux, va le suivre. Pour le reste, c'est encore flou. Seul Alain Boghossion devrait rester. Bruno Martini va quitter son poste d'entraîneur des gardiens. Laurent Spinosi (OM), Lionel Charbonnier et Franck Raviot, qui s'occupe des Espoirs, sont évoqués pour prendre la relève. Eric Bedouet, qui était aux côtés de Blanc à Bordeaux, a été pressenti pour remplacer Robert Duverne comme préparateur physique. Et quid du poste de manager ? En janvier, Laurent Blanc avait estimé qu'il fallait revoir "toute l'organisation de l'équipe de France", jugeant "pas anodine" l'idée "d'adjoindre un manager" au sélectionneur. Marino Faccioli, l’ancien directeur général adjoint de Lyon, sera l’heureux élu. Blanc devrait éclaircir les zones d’ombre mardi. Des rumeurs circulent sur la réintégration d'Henri Emile (intendance) et Philippe Tournon (presse), deux cadres des années 1990. Sur la question centrale de la gouvernance des Bleus, les responsables de la FFF vont boire ses paroles.
COMMENT RESTAURER L'IMAGE DES BLEUS ?
Peut-être en raison de la mauvaise fin de saison de Bordeaux, on parlait moins des qualités strictement techniques de Laurent Blanc, ces derniers jours, que de son image, son aura, sa stature de gentleman. Dévastée par la période 2008-2010, l'image des Bleus va dépendre désormais de l'action de Blanc. Telle qu'elle est fantasmée par la FFF, elle est rigoureusement celle du nouveau sélectionneur. Il changera déjà pas mal de choses par sa communication. Elle sera forcément meilleure que celle de Raymond Domenech si on se fie à ce qu'il faisait à Bordeaux. Reste à savoir s'il ira loin sur les droits et devoirs de ses joueurs, s'il prendra position contre les casques sur les oreilles, par exemple, comme vient de le faire l'OM... A Bordeaux, Blanc laissait beaucoup de latitude à son vestiaire. Avec les Bleus ? Hélas, on vient de voir ce que ça donne...
QUELLES AMBITIONS ?
L'équipe de France n'a raté aucune phase finale depuis la Coupe du Monde 1994. Laurent Blanc, joueur, a connu deux échecs (1990, 1994) et deux qualifications pour l'Euro (1992, 1996). Il sait qu'une campagne éliminatoire ne va pas de soi et devrait logiquement, comme tous ses prédécesseurs, parler de la présence à l'Euro 2012 en Pologne et en Ukraine comme de son seul horizon. Une frange des supporters a envie d'entendre que la France peut bâtir un groupe capable de gagner la Coupe du Monde au Brésil en 2014. Blanc leur répondra-t-il ? L'image d'une équipe et sa popularité dépendent généralement de ses résultats, plus que des effets d'annonce. Les travaux commencent avec Norvège - France le 11 août, France - Biélorussie le 3 septembre et Bosnie-Herzégovine - France le 7.
Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/05072010/70/05072010221223.html
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