lundi 5 juillet 2010

Le ton est monté

Après un début de compétition poussif, la Coupe du Monde a offert à la planète quelques morceaux de bravoure à l'occasion des quarts de finale. De Pays-Bas - Brésil à Espagne - Paraguay, les quatre rencontres resteront inoubliables à leur façon. Et demain, c'est le dernier carré qui s'ouvre
Cela fait quelques éditions que ça dure. Et cette Coupe du monde 2010 n'a pas encore échappé à la règle. D'accord, il reste quatre rencontres - enfin trois puisque le match pour la troisième place a plus souvent l'allure d'un match amical qu'autre chose - pour inverser la tendance et offrir au monde le "classique" tant espéré. Ce match de légende, le France-RFA 1982 ou le RFA-Italie de 1970, on en est privé depuis plusieurs Coupes du monde. Allemagne - Espagne sera peut-être celui-là. On peut y croire car ces deux équipes semblent, à la simple évocation de leur nom, une promesse de jeu flamboyant, et surtout car cette Coupe du monde monte en puissance. Elle aura mis le temps.

Après un premier tour couci-couça et des huitièmes un peu meilleurs, les survivants de ces deux premiers écrémages ont offert autre chose à la planète. Les quarts ont confirmé la montée en puissance de ce Mondial et des équipes qui étaient encore en lice. Pays-Bas - Brésil, ne serait-ce que par son résultat final (une élimination des Auriverde est toujours un moment spécial) et par son scénario, restera comme un des moments forts de cette édition sud-africaine. Uruguay - Ghana et Espagne - Paraguay n'ont pas atteint des sommets en terme de jeu. Mais il en restera des moments particuliers. Inoubliables, d'une certaine manière. La main de Suarez à la toute fin de la prolongation et le penalty manqué de Gyan vendredi, les tentatives avortées de Cardozo puis de Xabi Alonso, tout ça en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, ont donné un relief émotionnel à deux rencontres passables. Last but not least, Allemagne-Argentine a été le chef d'oeuvre de ces quarts. On a coutume de dire qu'il faut être deux pour réussir un grand match, la Nationalmannschaft a démontré le contraire. Une équipe, par ce qu'elle dégage, peut faire oublier qu'elle est seule au monde.

Du jamais-vu depuis 1990

Pourquoi a-t-il fallu attendre 56 matches avant d'y trouver son compte ? Plusieurs explications s'entrechoquent en même temps qu'elles se complètent. La fatigue ouvre le jeu. Les équipes, arrivées à un certain niveau, se désinhibent. Ce sont deux explications possibles. Autre raison, qui a souvent le dos large, mais qui sied parfaitement au premier tour : il n'y a plus de petites équipes. Tout du moins, il n'y en avait pas durant cette Coupe du monde. Mis à part la Corée du Nord, qui a pris une raclée monumentale face au Portugal (7-0), il n'y a pas eu d'énorme carton. Pour diverses raisons, notamment une mondialisation du football et du professionnalisme, les écarts se sont réduits. Les équipes telles que le Zaïre de 1974 ou le Salvador de 1982 n'ont plus leur place en Coupe du monde.

Les chiffres sont parlants. Après les huitièmes de finale, seuls onze matches avaient vu une équipe marquer au moins trois buts dans un match. Un plus bas historique depuis 1990. En 1998 et 2002, on dénombrait 17 matches avec une des deux équipes - au moins - atteignant la barre des trois réalisations. Ajoutez à cela que l'écart moyen en but entre deux équipes en 2010 était de 1,23 après les huitièmes de finale. Là aussi un record depuis 1990. Enfin, si l'on se penche sur le classement FIFA, un étalon discutable mais seule référence permettant de classer mensuellement les équipes nationales, on se rend compte que sur les 56 premiers matches de la compétition, l'équipe la mieux classée ne s'est imposée qu'à 34 reprises. Soit autour de 60%. En quarts de finale, seul le Brésil a été surpris par une nation moins bien classée. Et encore, celle-ci était quatrième du classement mensuel publié par la fédération internationale. Quand on vous dit que le ton monte...

Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/05072010/70/coupe-du-monde-2010-le-ton-est-monte.html

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