Nouveau stade Vélodrome : l’addition promet d’être salée pour Marseille

En vue de l’Euro 2016, le stade Vélodrome de Marseille va subir un profond lifting. D’une capacité de 67 000 places (dont 6 000 places en loges), il bénéficiera enfin d’un toit qui rendra ce stade plus convivial et plus vivant. Mais un tel projet nécessite un lourd financement que seuls la mairie de Marseille et l’OM ne peuvent supporter. La rénovation du stade Vélodrome est une priorité pour le maire Jean-Claude Gaudin qui ne ménage pas ses efforts pour mener ce projet jugé d’utilité publique par toute l’agglomération marseillaise, lassée de prendre la pluie et de subir les courants d’air d’un stade qui ne correspond plus vraiment aux normes du football moderne.


Interrogé par 20 minutes, Jean-Claude Gaudin explique le financement de cette très couteuse opération. « Nous avons négocié pour faire descendre ce coût à 267 millions. La ville y met 40 millions d’euros, le conseil général participe à hauteur de 30 millions, la communauté urbaine, 20 millions. Et j’ai obtenu de l’État qu’il augmente sa contribution à 30 millions. Il ne reste que le conseil régional. M. Vauzelle [président PS de la région] se fait tirer l’oreille pour donner le montant de sa participation. Il se fiche du monde. À Lille, le conseil régional a donné 45 millions à Martine Aubry pour le nouveau stade. Vauzelle devra répondre de ses choix. » Une négociation à couteaux tirés pour le maire de Marseille qui ne peut se permettre aucune incartade pour ne pas faire augmenter de manière significative les impôts de la ville.


Si la mairie devra mettre la main à la poche, l’OM va devoir également se saigner pour bénéficier de son nouvel écrin. Si les retombées économiques devraient permettre au club phocéen de dégager de nouvelles liquidités, la rénovation du stade devrait faire baisser sensiblement le nombre de spectateurs durant les travaux. Mais Jean-Claude Dassier devra également revoir le loyer versé à la ville pour l’exploitation du stade. De 1,5 M€ par an aujourd’hui, ce montant pourrait tripler voire quadrupler pour atteindre une somme oscillant entre 5 et 8 M€. Une obligation pour Jean-Claude Gaudin. « Mais il y aura des recettes supplémentaires pour compenser l’investissement fait par la mairie et les loyers payés par l’OM pour le Vélodrome vont augmenter significativement. » D’ailleurs, ces nouveaux loyers pourraient même être payés par le champion de France, dès le début des travaux, à savoir dès novembre prochain.


Enfin, annoncé comme quasi incontournable pour les prochains projets de construction ou de réfection de stade, le maire de Marseille a mis un bémol sur l’utilisation du Naming à Marseille. Pour ce dernier, pas question de toucher à l’appellation Vélodrome et annonce un possible gain de l’ordre de 2 M€ par an. « Cela rapporterait 2 millions par an. Cela reste une option, mais le stade continuera de s’appeler Vélodrome, et il restera municipal. » Si l’opération reste envisageable, reste à trouver un partenaire qui acceptera de partager le nom du stade Vélodrome. Si désormais plus rien ne semble empêcher le lifting du Stade Vélodrome, les supporters marseillais et les dirigeants risquent de trouver le temps long d’ici la livraison du nouvel écrin, prévu en 2014. D’ici là, l’agglomération marseillaise et l’OM risquent de mettre la main au porte-monnaie, mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?


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