Les résultats, depuis septembre, sont du côté du latéral gauche de Manchester United : son club est leader du championnat avec dix victoires et aucune défaite, une compétition où le Français a disputé 17 des 18 rencontres de sa formation. Aujourd’hui, MU se déplace à West Bromwich Albion, candidat à la relégation. Evra, toujours aussi apprécié par son entraîneur, Alex Ferguson, devrait être du rendez-vous.
L’ancien Niçois, seul Français choisi par la Fifa pour figurer parmi les 55 meilleurs joueurs de la saison, a réitéré cette semaine son envie de retrouver les Bleus, au micro de Canal + Sport, au détour d’une sortie sur la polémique sur les primes liées à la Coupe du monde : « Après le match de l’Afrique du Sud, j’avais réuni tout le monde. Je leur ai dit qu’on ne méritait pas ces primes, tout le monde était d’accord. Certains se servent de l’équipe de France comme vitrine pour se faire voir, pour se faire beaux mais je ne vois pas pourquoi ce débat est soulevé. Ne me parlez plus de primes. Le plus important, c’est que je revienne en équipe de France. »
Ses sorties régulières sur Arsenal, qu’il qualifie de « centre de formation » voué à ne jamais gagner de titres, traduisent aussi bien l’arrogance du personnage qu’une confiance absolue en ses qualités. Evra, à 29 ans, c’est trente-deux sélections, trois Championnats d’Angleterre, un Mondial des clubs, une Ligue des champions et deux finales de la Ligue des champions avec Manchester United et Monaco. Un palmarès impressionnant que les nouveaux Bleus intronisés par Laurent Blanc sont encore loin de posséder. La présence d’Evra en équipe de France, si l’on considère que la valeur d’un joueur se mesure, aussi, par ses titres, serait alors tout sauf une gabegie.
Blanc : « Il est très bon dans son club, mais… »
Pour Laurent Blanc, le premier problème réside dans l’image désormais véhiculée par le joueur vu de France, une perception négative qui pourrait rejaillir sur celle de l’équipe de France. Alors que les Bleus se cherchent une nouvelle légitimité auprès du public et des sponsors, rappeler Evra constituerait un risque. Le second est de savoir si l’attitude déplorable du joueur lors de la dernière Coupe du monde ne l’a pas coupé de ses coéquipiers. De manière diplomatique, on pourrait dire qu’Evra n’a pas que des amis chez les Bleus, même s’il demeure apprécié par beaucoup. De manière tout aussi diplomatique, Blanc, dans une interview accordée à La Provence, a déjà fait part de ses réserves : « Il est très bon dans son club. Malheureusement, il évolue à un poste où il y a beaucoup de concurrence. Pour l’instant, Eric Abidal, qui a fait son retour contre l’Angleterre, m’a donné entière satisfaction. » Le couloir gauche, un poste concurrentiel ? Un discours étonnant, alors que ni Clichy, ni Abidal, ni Evra n’y ont donné satisfaction – même si, pour Abidal, l’impression laissée en 2006 suffit à le considérer comme une bonne alternative.
Le sélectionneur, proche de Ferguson depuis son passage à Manchester à la fin de sa carrière, suit de près l’évolution du joueur. Il reste que Blanc, désireux de donner les clés de l’équipe à des jeunes comme Samir Nasri ou Karim Benzema, n’est sans doute pas très chaud à l’idée de glisser dans leurs pattes le latéral des Red Devils. Même si ce dernier est un titulaire indiscutable de l’un des meilleurs clubs au monde. Evra ne sera plus jamais capitaine des Bleus, c’est un fait. Peut-il encore être appelé ? Abidal, impliqué lui aussi dans le scandale de Knysna, a eu une seconde chance. Alors
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