dimanche 30 mai 2010

Quelques violons à accorder

TOULALAN ne se posera plus de questions

Depuis deux ans, Toulalan et L. Diarra répondent toujours aux mêmes questions, à défaut de lever toutes les interrogations. Que faire pour assurer une meilleure relation milieu - attaque ? Comment éviter de se cantonner à ce rôle de râtisseur qui coupe l'équipe en deux et maintient l'idée d'une frilosité collective ? Désormais seul devant la défense, en pointe basse du milieu, Toulalan n'a plus besoin de "psychoter" sur ce délicat équilibre entre sécurité et projection vers l'avant. Il l'avait rarement trouvé en 4-2-3-1. L'idée s'était imposée qu'ente lui et Diarra, l'un était de trop. Le forfait du Madrilène a cruellement résolu le problème. La nouvelle donne est taillée sur mesure pour Toulalan. Le 4-3-3, il le pratique à Lyon depuis un moment. Boucher les trous avec malice et générosité, c'est son métier. Presser le porteur, c'est sa vocation. Porter l'équipe vers le haut quand elle maîtrise la récupération, c'est sa nature. Contre le Costa Rica, c'est lui qui a impulsé l'action du premier but. C'est le signe que l'équipe avançait.

GOURCUFF, plusieurs solutions devant lui

Brillant en meneur de jeu la saison dernière, Gourcuff a donné plusieurs signes de souffrance, cette saison, en 4-2-3-1. A Bordeaux, n'avoir qu'une solution de passe devant lui a semblé le perturber, d'autant que les Girondins ont connu des difficultés pour exister sur les côtés. Avec l'équipe de France, sa personnalité a été étouffée par celle de ses partenaires d'attaque et leur faculté persistante à venir dans sa zone. En partant de plus bas dans le terrain, Gourcuff s'offre une vision beaucoup plus élargie du jeu, avec au minimum trois solutions de passe devant lui. Elle est parfaitement conforme à son sens de la passe, sa technique et son impact. Ses responsabilités défensives sont plus importantes en 4-3-3, mais il a le coffre pour assumer.

MALOUDA ne peut pas tout avoir

Quelque part, son positionnement en tant que milieu relayeur est une surprise, presque une provocation pour un joueur hyper-efficace cette saison devant le but, et qui n'avait pas hésité à ouvrir une querelle avec le sélectionneur sur le rôle trop défensif qu'il avait à l'Euro. C'est oublier deux choses. D'abord que Malouda a évolué, cette saison à Chelsea, dans un registre assez proche, les fois où Ancelotti a aligné son milieu en losange (il était le côté gauche de ce "diamond"). Son volume de jeu s'y est parfaitement exprimé. C'est oublier aussi que le Guyanais réclame depuis 2006 un rôle plus proche de la zone de vérité, c'est-à-dire de l'axe. Sa propension à "dézoner", à oublier son côté pour se faire plaisir dans l'axe a pu agacer dans le camp français. A priori, en 4-3-3, Malouda sera moins impliqué sur le dernier geste, ce qui peut le frustrer. Mais il n'aura pas à "manger la craie", un rôle qu'il n'apprécie guère, et sera naturellement à l'intérieur du terrain. Une opportunité à saisir. On ne s'inquiète pas pour lui.

RIBERY n'a plus qu'à jouer

Il l'a demandé si souvent, si maladroitement, si franchement, qu'il a désormais un authentique devoir de performance sur ce côté gauche que Raymond Domenech a enfin décidé de lui confier. Franck Ribéry est probablement "le" crack de l'équipe de France 2010. Une individualité qui peut faire basculer les matches. Il est frais physiquement. Il meurt d'envie de s'éclater enfin après une saison difficile. Tellement de choses lui sont arrivées depuis deux saisons qu'il en avait perdu la spontanéité et l'humilité qui faisaient sa force. Les conditions sont réunies pour que le joueur du Bayern mette son incroyable énergie au service de l'équipe. Honnêtement, que Ribéry soit meilleur à gauche qu'à droite est quelque chose qui reste à démontrer. Mais en le plaçant sur son côté préféré, Domenech aura choisi de le libérer d'un poids. Contre le Costa Rica, Ribéry a montré qu'il avait reçu le message. Il faut juste que ça dure.

ANELKA, numéro neuf

C'est la principale inconnue de la nouvelle façon de jouer des Bleus. Qu'Anelka soit aujourd'hui l'attaquant axial n°1 du groupe tricolore se discute assez peu. Henry est hors de forme. Gignac et Cissé n'ont ni son expérience, ni son bagage. Le vrai hic, c'est que le joueur de Chelsea ne se sent pas avant-centre. Il ne se conçoit pas comme un authentique buteur. Il le clame à longueur d'interviews : il est un attaquant de soutien. Or, dans ce 4-3-3, qui est un système à une seule pointe, c'est dans ce registre qu'il devra évoluer. Un certain malentendu a été perceptible face au Costa Rica. Anelka, qui a horreur de passer cinq minutes sans toucher le ballon, a naturellement décroché, alors que ses partenaires avaient besoin d'appels et de mobilité sur la ligne du hors-jeu. S'il y a une chose à clarifier dans l'animation offensive des Bleus en Tunisie, c'est celle-là. Si ça ne marche pas, il sera temps d'imaginer autre chose. Qu'Anelka joue à droite, par exemple. Ou qu'il laisse sa place à un affamé de buts.

Eurosport
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http://fr.sports.yahoo.com/30052010/70/coupe-du-monde-2010-quelques-violons-a-accorder.html

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