C'est une façon de faire à laquelle William Gallas ne se serait pas habituée. Le défenseur-boudeur avait décrété qu'il ne répondrait pas aux médias de toute la Coupe du monde. Il l'a fait. Sans la moindre conséquence disciplinaire. C'était au autre temps, celui d'il y a deux mois. Hier, à Clairefontaine, l'attaché de presse des Bleus Philippe Tournon a couché d'office cinq noms sur le paper-board pour aller répondre aux journalistes. Parmi eux, les plus attendus du lot : L. Diarra, Nasri et Benzema. Mis en examen dans une affaire de moeurs, le joueur du Real Madrid ne s'est pas soustrait à son devoir : parler de cette équipe de France avec laquelle il a vécu, en trois ans, quelques séquences compliquées. "Je n'ai aucune appréhension, a-t-il justifié. Je suis venu ici pour jouer au foot et pour parler de foot, pas à un jugement. Si vous voulez aller au-delà, il faut demander à quelqu'un d'autre." Ne dîtes pas qu'il a été briefé. "Dans toutes mes interview, je ne parle que de foot." Blanc surveille quand même l'entretien d'un coin de l'oeil. Vanne un journaliste... "Mais il a très bien répondu", sourit-il en s'esquivant.
"Je serai un autre homme"
Le Madrilène a quand même réduit encore le périmètre de l'entretien. Il parlerait de foot... et d'avenir. Comprendre : ni de son absence à la Coupe du monde, ni d'une ère Domenech qui s'est caractérisée pour lui par un déclin de la confiance reçue et des performances. "J'ai manqué d'implication peut-être sur un match, consent-il en référence au France - Roumanie (1-1) de septembre dernier. En tout cas je n'ai plus le même état d'esprit depuis un moment. Sur le terrain, je serai un tout autre homme. Je serai moi-même, tout simplement, je ne vais pas chercher à me compliquer la tâche." Benzema se garde bien de clamer haut et fort qu'il est devenu l'attaquant de pointe numéro un des Bleus après le départ d'Henry aux Etats-Unis et les insultes d'Anelka, qui l'écarteront des Bleus au moins une partie des prochains mois.
"D'autres peuvent postuler", assure Benzema. Ont-ils le même crédit ? Hoarau a la côte. Mais rien ne dit que le Parisien lui barrera la route. Dans un 4-4-2, la voie est ouverte à une association. "J'aime bien ce joueur-là. Il est grand. Il joue bien dos au but. Quand j'évolue à deux devant, j'aime bien tourner autour du deuxième attaquant, ça peut être une bonne complémentarité." Les autres ? Briand, Rémy, Gignac, D. Cissé, éventuellement Saha, Gameiro... Sur le papier, Benzema est devant. Mais il sait qu'appartenir à l'effectif du au Real Madrid ne suffira pas pour "tout péter", comme il en a le souhait. "Mon jeu n'a pas trop évolué depuis que je suis parti (de Lyon), reconnaît-il. J'ai eu une saison difficile. J'ai bien commencé puis j'ai eu des pépins physiques, j'ai été remplaçant. La seule chose que je peux dire, c'est que je parle couramment espagnol. En fait, c'est comme si je venais d'arriver à Madrid. J'ai dit que ce serait mon année parce que je me sens bien. Je parle la langue, ma famille est là-bas avec moi, c'est beaucoup mieux pour moi. En plus, je suis avec un très grand entraîneur (José Mourinho), qui aime la gagne, le travail. Ça va bien aller pour moi." Dépasser la concurrence de Ronaldo, Higuain et Di Maria est cependant un préalable compliqué...
Seulement en "pré-saison"
L'autre motif de prudence avant le premier match des Bleus cette saison, c'est son état de forme actuel. Benzema ne reprendra la compétition que dans deux semaines et demi. Une éternité à ce moment de la saison. "J'ai environ 35 entraînements dans les jambes, détaille-t-il. Des entraînements très difficiles. Je n'ai que deux mi-temps de 45 minutes en amical derrière moi. Je suis encore en pré-saison, comme Lassana Diarra." Laurent Blanc en tiendra compte à Oslo. Mercredi, Benzema ne jouera, à nouveau, probablement pas plus qu'une mi-temps. "L'équipe de France, c'est dans mes objectifs, c'est dans ma tête, conclut-il. Je vais travailler pour, une fois pour toutes, être bon en sélection. De toute façon, l'équipe de France, c'est être au top à chaque match et à chaque rassemblement." Puis Benzema enchaîne : "Je n'ai aucune pression". Disons, à ce moment compliqué de sa carrière, qu'il sans doute utile de chercher à s'en convaincre.
Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/11082010/70/matches-amicaux-benzema-son-vrai-examen.html
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