Bleus - Blanc va savoir

Le Park Hôtel Rica d’Holmenkollen, en bordure d’Oslo, avec vue sur le tremplin olympique. C’est déjà là que, en juillet 1995, lors de leur dernière visite norvégienne, les Bleus résidaient. Dans le champêtre Ullevaal Stadium, la sélection d’Aimé Jacquet avait décroché un valeureux 0-0. Laurent Blanc, en charnière centrale, avait contenu les assauts des grands attaquants scandinaves. « Je ne connais toujours pas le nom de leurs joueurs mais leur système de jeu n’a pas changé. Ils restent durs à contrer dans les airs. Cela ne sera pas deux oppositions de style mais presque », promet le sélectionneur. Qui, face à une formation athlétique, aspire à ce que ses hommes développent un football porté vers l’avant, cette technique en mouvement devenue sa marque de fabrique. « Mon credo n’a pas changé de Bordeaux : je veux une équipe essayant de bien jouer au ballon, car c’est le meilleur moyen de mettre l’autre en difficulté et de l’emporter. Si contre la Norvège on ne parvient pas à jouer à terre et dans les intervalles, on aura des problèmes car on sera forcément battu dans les airs. »

Blanc en sait quelque chose : en février 1998 à Marseille, face à cette même Norvège aux « adversaires plus grand que moi », il avait provoqué un but. Le défenseur de l’OM s’était rattrapé en égalisant d’une jolie tête plongeante. Ce soir, privé donc des 23 mutins de Knysna, il s’attellera à écrire sa propre histoire comme patron de la sélection. Insistant sur le fait de se méfier des coups de pieds arrêtés, « leur arme fatale », il fera débuter les siens dans un 4-4-2 en losange. Stéphane Ruffier étrennera sa première cape et la charnière sera occupée, au vu de l’opposition d’hier soir ouverte aux médias (alors que d’ordinaire seul le premier quart d’heure est autorisé lors du dernier entraînement), par les athlétiques Mexès et Rami. Auteur d’une préparation convaincante avec Arsenal, Samir Nasri se verra confier l’organisation du jeu.

Une défense « à bâtir »
Dans cette formation qui se dessine, huit joueurs de Ligue 1 devraient démarrer la rencontre. Et notamment l’attaque, qui devrait être occupée par Loïc Rémy et Guillaume Hoarau, dont le profil ravit Blanc. Parmi les plus expérimentés du groupe, Lassana Diarra, Hatem Ben Arfa et Karim Benzema auront forcément du temps de jeu. Les changements seront moins fréquents à l’arrière, chantier « à bâtir » du sélectionneur. « Je ne veux en tout cas pas d’une équipe bâtie uniquement sur un système », prévient le patron des Bleus, toujours aussi détendu à l’approche de ce rendez-vous amical « mal placé et avec peu de temps pour le préparer ». Mais à haute teneur en symboles, syndrome sud-africain oblige. « Ce qui s’est passé là-bas va peser. Seules des victoires pourront gommer cela. On s’est certes rajouté des difficultés. Mais certains joueurs ont l’opportunité de marquer des points. Et on n’est jamais à l’abri d’une agréable surprise… »

* Norvège-France, 21h15 sur TF1

Equipe probable
Ruffier – Fanni, Mexès (cap), Rami, Cissokho – Mvila – Sissoko, N’Zogbia – Nasri- Hoarau, Rémy


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