mercredi 11 août 2010

Dans le vif du sujet

Laurent Blanc étrenne ses habits de sélectionneur de l'équipe de France ce soir (21h15) en Norvège. Un premier examen très attendu. Un Mondial à digérer, un système de jeu à trouver, de nouveaux joueurs à lancer... tels sont quelques uns des défis qui attendent le nouveau patron des Bleus à Oslo.

LA VICTOIRE POUR OUBLIER

Pour sa première à la tête des Bleus, Laurent Blanc ne s'attendait sans doute pas à se trouver face à un tel champ de ruines. Aujourd'hui, sa mission est bel et bien immense en Norvège : reconstruire une équipe de France anéantie par le fiasco du Mondial 2010. Sur le route de l'Euro 2012, le "Président" a déjà tenté d'apporter sa patte : des sanctions contre les grévistes de Knysna, des règles strictes, un discours franc et ouvert devant les médias... Mais il sait qu'il n'y aura qu'un remède. "Ce qui s'est passé va peser sur les rencontres à venir (pour les Mondialistes, ndlr). Une chose peut gommer ça et faire repartir vers l'avant: ce sont les victoires", martèle-t-il. Tel sera donc le premier objectif à Oslo : "Se préparer pour se contenter de se préparer, ça ne me convient pas. Je prépare pour le meilleur résultat possible, une victoire, je l'ai expliqué aux joueurs." Mais Blanc insiste également sur l'importance de développer du jeu. "J'aimerais voir mon équipe bien jouer. C'est le meilleur moyen de mettre en difficulté l'adversaire et de le battre", a-t-il expliqué. Les joueurs, à l'image de Samir Nasri, ont déjà intégré sa philosophie. "Pour gagner, il ne faut pas défendre, il faut attaquer, proposer du jeu", traduit le Gunner.

QUEL SYSTEME ?

Son style, Laurent Blanc doit maintenant l'imposer sur le terrain. Et là, pas de grande surprise. Des deux entraînements qu'il a dirigés en début de semaine ressort un constat : il devrait visiblement rester fidèle au principe des deux milieux de terrain défensifs tant décrié chez Raymond Domenech. La différence se fera dans l'animation et l'état d'esprit. Pour le reste, le nouveau patron des Bleus devrait expérimenter les deux systèmes qu'il avait déjà utilisés à Bordeaux : un 4-4-2 en losange et un 4-2-3-1. "C'est vrai que j'ai émis le souhait d'évoluer dans deux systèmes car je ne veux pas que mon équipe soit basée uniquement sur un système, car l'adversaire peut nous mettre en difficulté et il faut savoir changer de système", a-t-il annoncé. "Je veux aussi voir des joueurs évoluer à leur meilleur poste donc, pour ça, il faut pouvoir changer de système", a encore expliqué Blanc qui devrait débuter avec ces 11 titulaires : Ruffier - Fanni, Rami, Mexès, Cissokho - Mvila - Sissoko, N'Zogbia - Nasri - Hoarau, Rémy.

DES PLACES A PRENDRE

En choisissant de se priver des Mondialistes, suspendus, Laurent Blanc part de zéro. Ou presque. Dans son onze probable, six n'ont jamais connu de sélection. Mais, parmi les 22 sélectionnés, combien seront encore là pour les échéances de septembre ? Seulement "cinq ou six", a-t-il déjà fait savoir. Pour certains, il y a donc une vraie chance à saisir. "Je leur ai expliqué qu'ils ont une opportunité, qui se représentera sans doute, mais il y a des points à marquer demain (mercredi, ndlr)", les a prévenu Blanc. On pense surtout aux écartés du Mondial (Benzema, Nasri, Ben Arfa par exemple). "Sur un terrain, je suis un tout autre homme. Je veux tout faire pour être bon en sélection une fois pour toutes", a ainsi promis Benzema. Guillaume Hoarau, dont le sélectionneur semble être un grand fan, est sûrement concerné lui aussi. Pour Laurent Blanc, le match en Norvège doit également permettre de rôder sa défense : "Il y aura plus de changements au milieu et en attaque qu'en défense. Pour bâtir une défense, il faut du temps". Adil Rami et Philippe Mexès ont donc une chance de revenir très vite en Bleu, d'autant que le "Président" n'a pas vraiment apprécié les prestations de la charnière centrale en Afrique du Sud.

QUI SERA CAPITAINE ?

Officiellement, Laurent Blanc attendra le jour du match pour désigner son capitaine. "Je n'ai pas choisi, je me laisse le temps de regarder l'entraînement de mardi soir, de discuter avec des joueurs, je ferai mon choix demain (mercredi), je ne suis pas pressé", a-t-il d'abord indiqué. Mais la dernière séance d'entraînement a laissé filtrer quelques indications. Lassana Diarra, qui postulait au regard de son passé en équipe de France, ne faisait pas partie des titulaires probables. Le brassard pourrait donc revenir à Philippe Mexès, présent en conférence de presse mardi. "Il fera partie des deux-trois joueurs qui ont la possibilité d'être capitaine", avait auparavant commenté le sélectionneur. Du haut de ses 13 sélections, le défenseur romain fera en effet partie avec Samir Nasri (15) des plus capés sur la pelouse d'Oslo. En tout cas, il se sent tout à fait prêt à assumer ce rôle. "Avec l'expérience internationale que j'ai, en bon ou en mauvais, je pourrais porter le brassard de capitaine mais il y a trois-quatre joueurs qui le peuvent aussi. Des leaders, il n'en faut pas qu'un. Mais je suis prêt à endosser cette responsabilité sans problème", a-t-il assuré.

UN COMBAT PHYSIQUE

Pour sa première à la tête des Bleus, Laurent Blanc ne part pas totalement en terrain inconnu. En tant que joueur de l'équipe de France, il se souvient de deux matches joués contre la Norvège : "un match ici, dans ce stade à Oslo" (0-0 en 1995) et "celui à Marseille au Vélodrome" (3-3 en 1998). Il n'a donc pas eu de mal à cibler l'une des clefs du match : le défi physique. "Ce qui est intéressant, c'est que 15 ans après ce match (de 1995), le système des Norvégiens sera le même, il y aura la même difficulté à les contrer dans les airs, car ils sont toujours aussi grands", sait-il. L'ancien technicien des Girondins a donc prévenu ses troupes : "J'ai regardé les vidéos de la Norvège, ils basent presque tout leur jeu sur le physique. Individuellement, ils sont assez imposants. Il va falloir répondre dans ce domaine et espérer être meilleur dans d'autres domaines". Pour y parvenir, il a demandé à ses joueurs d'être "attentifs sur les coups de pied arrêtés" et de "jouer au sol". C'est aussi pour cette raison qu'il devrait faire appel au coup d'envoi à huit joueurs de Ligue 1 qui ont déjà repris la compétition. "Les joueurs qui seront appelés à jouer 90 minutes, ce seront plutôt des joueurs qui ont déjà repris le championnat et qui évoluent plutôt en Ligue 1", a-t-il expliqué.
http://fr.sports.yahoo.com/10082010/70/matches-amicaux-dans-le-vif-du-sujet.html

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