Jean Tigana a toujours eu la gagne chevillée à son corps d’infatigable milieu récupérateur et à son paper-board d’entraîneur intransigeant. Le successeur de Laurent Blanc sur le banc bordelais a déjà martelé sa fringale de titres : « Je récupère une équipe non européenne. L’objectif est donc de gagner quelque chose cette année. Si l’on regarde mon parcours joueur-entraîneur, j’ai toujours gagné (excepté en 1995, 2e du Championnat en tant qu’entraîneur de Lyon, NDLR). » Mais son défi est immense. Il hérite de la lourde succession de Laurent Blanc, maître d’œuvre en 2009 du sixième titre de champion de France du club mais aussi responsable, en partie, des quatre derniers mois désastreux de ses joueurs, sans solution face à une interminable spirale de défaites. L’homme au cure-dents, sans club depuis 2007, saura-t-il propager sa soif de victoires à un groupe qui ne goûtera plus le sel des compétitions européennes ?
Propulsé adjoint en remplacement de Jean-Louis Gasset, Michel Pavon est en tout cas rassuré par l’état d’esprit général : « Je pense que le groupe vit bien. On entend des rires, les gars travaillent en souriant. » La non-qualification en Ligue des champions a causé une baisse de 20 % du budget du club, chiffré à environ 85 millions d’euros. Des répercussions sportives et économiques fatales pour attirer de nouveaux joueurs et retenir ses meilleurs éléments. Aujourd’hui, la priorité des dirigeants bordelais est la signature d’un attaquant pour remplacer Marouane Chamakh, parti libre à Arsenal. Le buteur lorientais Kevin Gameiro et surtout l’avant-centre international de Nice, Loic Rémy, ont été ciblés. L’international espagnol de Fenerbahce, Daniel Güiza, l’avant-centre tchèque du CSKA Moscou Tomas Necid, l’attaquant brésilien de Besiktas Bobo et le buteur de Sao Paulo Dagoberto sont également suivis. Seul le défenseur polyvalent Vujadin Savic a jusqu’alors signé. Formé à l’Etoile Rouge de Belgrade, l’athlétique international espoirs serbe (1,94 m, 82 kg) a paraphé un bail de cinq ans.
Eviter la fuite des talents
Le deuxième axe du mercato girondin : conserver les deux internationaux tricolores Yoann Gourcuff et Alou Diarra. Le club joue la montre, connaissant la difficulté de les remplacer sans grever son budget limité. Surtout, la perte de deux des piliers du onze titulaire pourrait provoquer les velléités de départ d’autres joueurs. Mais Jean-Louis Triaud est catégorique : « Notre objectif est de conserver les joueurs majeurs du groupe qui sont animés du même esprit de revanche qui anime celui des dirigeants de Bordeaux, à la veille de la reprise du Championnat. » Le président bordelais sait que Lyon et Marseille, qui convoitent respectivement Gourcuff et Diarra, ne peuvent, pour l’instant, racheter leur clause de cession (26,5 millions pour Gourcuff, 7,75 pour Diarra). De leur maintien en Gironde dépend sûrement du retour bordelais en haut de l’affiche. Bordeaux cuvée 2011, grand cru ou piquette décevante ?
http://www.francesoir.fr/football-ligue-1/le-bordeaux-nouveau-est-arrive
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