dimanche 26 septembre 2010

22h56 : Lyon ne comprend plus

Récit d'une soirée folle qui a vu l'OL perdre chez lui contre Saint-Etienne (0-1) après avoir fait le jeu et trouvé trois fois les montants. Entre la foi initiale de Gerland, les banderoles hostiles à Puel ou l'héroïsme de Payet, retour sur un match irrationnel... qui place l'OL au 19e rang.




21 heures : Les joueurs lyonnais donnent le coup d'envoi de ce centième derby sous la direction d'Anthony Gautier. Gerland a déjà annoncé la couleur avec un tifo explicite des Bad Gones: "Depuis 1987, combattre et vaincre". Les tribunes, combles, poussent leur équipe et ne se consacrent qu'à ça. Il n'est pas question de Claude Puel. Pas encore.


21h50 : Lyonnais et Stéphanois rejoignent les vestiaires sur un score nul et vierge. Dominateurs, les joueurs de Claude Puel semblent tenir le bon bout pour remonter la pente et maintenir leur emprise sur le derby. Las, Gomis, Bastos, Briand, Gourcuff n'ont su concrétiser les situations de buts de l'OL. Dans les tribunes, le parcage stéphanois s'anime. Des fumigènes s'allument.


22h03 : Dans le tunnel de Gerland, Christophe Galtier et Joël Bats se frictionnent. Anthony Gautier les convoque. Les deux hommes ont travaillé ensemble en 2007 dans le staff d'Alain Perrin, qui avait été rejeté par les "historiques de l'OL". Le coach stéphanois a surtout l'impression que le staff lyonnais met la pression sur le corps arbitral. "Je ne l'accepte pas..."




22h23 : Les montants de Jérémy Janot s'interposent une troisième fois aux desseins des attaquants lyonnais. Après Gomis en début de match (12e), Toulalan et Bastos trouvent coup sur coup le poteau et la transversale. La défense stéphanoise ne maîtrise plus rien et pourtant... On joue depuis une heure et le derby a choisi son camp. Les Lyonnais ont laissé passer leur chance, les Verts ne le savent pas encore, mais ils sont intouchables.


22h34 : Il reste un quart d'heure à jouer et Dimitri Payet ouvre le score. Très discret depuis le début du match, l'attaquant stéphanois nettoie la lucarne de Lloris sur sa seule balle de but. Sept réalisations en sept journées, Payet connaît la réussite qui fuit les Lyonnais, sanctionnés sur ce coup de pied arrêté consécutif à une intervention pourtant visiblement licite de Kim Källström. Les Gones sont sur le point de craquer. Lovren et Bastos reçoivent un carton jaune pour contestation. La tension dans ce centième derby vient de gagner trois crans.


22h41 : Dimitri Payet se consacre définitivement héros du peuple vert. Après avoir défait le verrou de la défense lyonnaise, l'attaquant s'érige en dernier rempart de l'équipe stéphanoise en repoussant sur sa ligne la tête de Jimmy Briand. Une heure plus tôt, Toulalan avait subi le même sort. Son coup de tête prenait pourtant la direction de la lucarne.


22h51 : Les supporters lyonnais exhibent une banderole "Puel démission". Sous pression avant le derby, Claude Puel se retrouve à nouveau au cœur des protestations de Gerland, bafoué par cette défaite infamante devant le rival stéphanois, la première depuis 1994. Les slogans à l'encontre du technicien vont longtemps résonner. La capitale des Gaules bout de colère.


22h56 : Le coup de sifflet final officialise la victoire historique de Saint-Etienne. Les Verts exultent. Aucun d'entre eux ne connait le goût d'une victoire à Gerland. Le contraste de cette joie avec la frustration lyonnaise est saisissant. Rémy Vercoutre est exclu pour protestation. Jean-Michel Aulas, lui, a déjà trouvé son paratonnerre pour écarter la polémique de ses joueurs et son entraîneur. Il suit les arbitres dans les couloirs de Gerland, les interpelle sur l'action décisive qui a offert le but de la victoire à Dimitri Payet. Le président lyonnais se prépare à vivre une nuit difficile... et à assurer le SAV.


23h10 : Coup sur coup, chez les deux diffuseurs de la L1, Jean-Michel Aulas délivre le même message : Lyon a fait un bon match, n'a pas eu de chance, a été lésé par l'arbitrage, et ne va rien décider de négatif à l'égard de Claude Puel. L'OL "ne va pas tomber dans des réactions qui ne sont pas celles d'un club sérieux". Loin du discours de mai dernier sur la plus belle saison de l'histoire du club, Aulas relève : "On a beaucoup investi sur une organisation qui n'a pas fonctionné jusqu'à maintenant. Mais ce soir, ça peut être le déclic."




23h50 : Après avoir "rassuré" les médias, Aulas continue de mouiller sa chemise et va parler au virage Nord avec un micro. Aux supporters remontés, il en dit plus qu'il n'en a jamais dit sur sa capacité à démissionner Claude Puel : "Les bonnes décisions seront prises fin octobre. (…) J'ai compris votre message." Il réussit à quitter les débats sous les applaudissements, par une référence bien sentie à l'ennemi stéphanois : "Nous allons jouer la Ligue des Champions mercredi tandis qu'ils ne la jouent qu'à la Playstation! (...)"


Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/25092010/70/ligue-1-22h56-lyon-ne-comprend-plus.html
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