L'absence pour au moins quatre semaines de Franck Ribéry, blessé à la cheville droite, va retarder le retour en équipe de France du milieu du Bayern Munich mais ce contre-temps pourrait paradoxalement constituer un casse-tête en moins pour Laurent Blanc.
Le Bavarois, suspendu trois matches par la Fédération française de football (FFF) pour son implication dans la grève de l'entraînement durant le Mondial, était susceptible de réintégrer la sélection pour le match contre le Luxembourg en éliminatoires de l'Euro-2012, le 12 octobre à Metz.
Restait alors à savoir comment et où positionner un joueur discrédité par le fiasco sud-africain aussi bien sur le plan moral que sportif. D'autant que la donne a singulièrement évolué depuis le succès des Bleus en Bosnie (2-0), le 7 septembre.
Un nouveau système tactique a fait ses preuves (4-3-3) et surtout le sélectionneur a trouvé en Mathieu Valbuena un détonateur sur le côté droit, Malouda restant incontournable à gauche. La blessure de Ribéry (48 sélections) a le mérite d'éviter à Laurent Blanc un choix douloureux et l'élimination de l'un des héros de Sarajevo.
"Les présents (...) ont fait un grand match, ils ont marqué des points dans l'esprit de tout le monde. Le groupe m'a donné satisfaction, il mérite d'être revu", avait déclaré le "Président" au lendemain de sa première victoire à la tête des Bleus.
Mais au-delà de l'aspect strictement sportif, l'indisponibilité deRibéry permet également d'esquiver les retrouvailles tant attendues (ou redoutées?) avec Yoann Gourcuff, censé revenir au mois d'octobre en équipe de France après avoir purgé deux matches de suspension (exclusion pendant France-Afrique du Sud lors du Mondial).
Le néo-Lyonnais, snobé par certains cadres bleus au Mondial (Anelka ne lui a jamais passé la balle), s'est toujours défendu officiellement d'un problème avec Ribéry, mais une explication de texte entre les deux hommes aurait sans doute été nécessaire avant toute nouvelle cohabitation.
Blanc avait d'ailleurs été très clair: pour espérer regagner sa place en équipe de France, le Bavarois, dont l'image est sortie laminée par la Coupe du monde, devra se montrer irréprochable en dehors des terrains.
"Il faudra qu'il (Ribéry, ndlr) change d'attitude, qu'il change de comportement", avait prévenu le sélectionneur fin août sur M6 avant de réitérer ses avertissements après le succès en Bosnie. "Le critère de sélection est la qualité individuelle, mais elle n'est pas suffisante, a-t-il expliqué. Il faut un état d'esprit capable de se fondre dans un collectif. Dans une équipe de foot, tout le monde ne peut pas faire ce qu'il veut, sinon on fait un sport individuel."
Ces derniers jours, une volonté d'apaisement semblait toutefois régner entre les différentes parties. Blanc avait croisé Ribéry lors du match de Ligue des champions contre l'AS Rome, le 15 septembre, et comptait visiblement sur lui pour les prochaines échéances en équipe de France. Quatre jours plus tard, c'est Gourcuff qui avait démenti sur Canal+ toute mésentente avec l'ancien Marseillais.
"C'est des mensonges, des rumeurs, je ne sais pas d'où ça vient. C'est n'importe quoi. Je n'ai jamais eu de souci avec Franck ni aucun joueur de l'équipe de France, avant ou pendant la Coupe du monde", avait-il indiqué.
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