jeudi 10 février 2011

Le "vrai" Ménez

Cinq mois après un match catastrophique face à la Biélorussie, Jérémy Menez a réussi son retour en équipe de France face au Brésil (1-0), mercredi. Passeur décisif pour Benzema, le Romain explique qu'il a "bossé comme un fou" pour revenir. Aujourd'hui, il se sent prêt à s'imposer chez les Bleus.


Invisible contre la Biélorussie au mois de septembre (0-1), Jérémy Ménez se savait attendu. Six mois plus tard, une passe décisive sur le but de la victoire face au Brésil a transformé les sifflets du Stade de France en ovation au moment de quitter la pelouse. "Ça me fait doublement plaisir, surtout après ma sortie face à la Biélorussie. Mais c'est du passé. On ne va pas en parler", a-t-il demandé aux journalistes, tout en minimisant ce coup d'éclat qui l'a vu mettre trois Brésiliens dans le vent avant de servir parfaitement son ami Benzema. "C'est mon boulot, c'est ce qu'on me demande de faire, provoquer les défenses, dit-il simplement. Karim, c'est la famille. Même si ça n'est pas moi qui marque, on en profite tous ensemble". Pourtant, si ne veut plus en parler, l'épisode biélorusse reste bien présent. Un échec personnel qu'il l'a visiblement profondément marqué, presque traumatisé. "Après la Biélorussie, j'avais pris un coup au moral. Mais je n'ai pas baissé la tête. Je me suis mis dans mon coin et j'ai bossé comme un fou pour revenir en sélection", raconte-t-il.


De retour, l'ancien Sochalien a mis pratiquement une mi-temps à sortir de sa coquille. "Au début, j'ai essayé de jouer un peu plus simple pour me mettre en confiance et c'est venu petit à petit. Je cherchais mes marques, explique-t-il. A la mi-temps, on a parlé avec l'équipe. On a dit qu'il fallait aller de l'avant. J'ai provoqué et ça a marché". En tout cas, Ménez a réussi son coup : taper dans l'oeil de Laurent Blanc. "Il a été décisif. Sur le but, il a fait une action de grande classe, a salué le patron des Bleus. Il en est capable, on le sait. Il le fait notamment avec son club". Ce talent-là, Ménez ne l'avait jamais montré en équipe de France. "C'est le Jérémy qui a fait énormément de progrès depuis deux ans, qui a travaillé énormément à l'AS Rome, témoigne son partenaire de club Philippe Mexès. On n'en a pas beaucoup entendu parler. Ce soir, en seconde période, je crois qu'on a vu le vrai Jérémy, qui se fait plaisir et qui fait la différence pour gagner un match".


Mexès : "On a vu le vrai Jérémy"


Face au Brésil, tout ne fut pas parfait. Mais le Romain a donné l'impression d'avoir mûri, loin de l'image du joueur fantasque qu'on avait pu garder de lui en France. "Il donne un peu l'image d'un joueur indiscipliné mais il n'est pas du tout comme ça, rectifie d'ailleurs Mexès. C'est un garçon qui est très réservé, très timide. Mais lorsqu'on lui donne de la confiance, il s'épanouit. C'est beaucoup plus facile que lorsque l'on joue avec le frein à main". Avant la rencontre, Laurent Blanc s'était déjà attelé à le mettre en confiance en lui ôtant tout pression après son rendez-vous raté avec les Bleus face à la Biélorussie : "Comme je lui avais dit avant le match, 'crois-moi, ça n'est pas ta dernière chance, contrairement à ce qui a pu être écrit ou dit : tu en auras énormément d'autres, quelle que soit ta performance'. Bien sûr, on espérait qu'elle serait bonne".


Et si ce match constituait un déclic ? Le coup d'envoi de sa carrière internationale ? Jérémy Ménez, lui, y croit dur comme fer. "Il faut toujours un petit déclencheur pour se sentir mieux et gagner en confiance. Ça arrive ce soir, affirme-t-il. Il faut continuer comme ça. J'ai montré que j'étais capable de m'imposer dans cette équipe. Je suis content de moi". De son côté, Laurent Blanc rappelle qu'il "doit encore s'améliorer". Mais il sait aussi que l'attaquant de l'AS Rome "est un garçon de talent. Il n'a que 22 ans, il joue dans un grand club, il a un potentiel énorme". Toujours est-il que cette troisième sélection n'a pu que conforter Ménez dans ses ambitions. "Mon but est m'imposer dans cette équipe de France. Je ne l'ai jamais caché, même après le revers que j'ai pris face à la Biélorussie, insiste-t-il, histoire de montrer qu'un page s'est définitivement tournée. Ce sont des choses qui arrivent dans la vie. Ça aide à avancer. Je m'en suis servi pour me reconcentrer sur moi-même et travailler encore plus. Aujourd'hui, je me sens bien". Et les Bleus aussi.


Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/10022011/70/matches-amicaux-equipes-nationales-le-vrai-menez.html
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