mercredi 30 mars 2011

Les hommes du Président

En deux matches, contre le Luxembourg et la Croatie, Laurent Blanc a utilisé 19 joueurs. L'occasion de faire un bilan sur les prestations des Bleus. Si certains, comme Mexès et Rami, se sont affirmés, d'autres posent problème. C'est notamment le cas de Malouda, chahuté par le retour de Ribéry
IL NE PEUT PLUS S'EN PASSER
On va le dire une dernière fois avant que ça ne devienne une évidence, PHILIPPE MEXES est le nouveau patron de la défense tricolore. Dans le sillage de sa prestation face au Brésil, le Romain a livré deux matches plein d'autorité, que ce soit dans ses duels aériens ou dans ses relances. A la clé, son premier but en bleu face au Luxembourg et une frayeur face aux Croates qui aurait pu coûter cher lorsque Perisic l'a mystifié. Ça arrive aux meilleurs, dit-on. Mardi, au Stade de France, il s'est pourtant fait voler la vedette par ADIL RAMI. Après quelques erreurs sans conséquence lors de la première sortie des Bleus, le Lillois est monté en régime. Trois occasions de but : une tête non cadrée (26e), un tir sur le poteau (68e) et un retourné dans les bras du gardien (90+2). "Ça prouve que chacun prend confiance petit à petit et se libère totalement", l'a félicité Mexès. Reste que ce n'est pas forcement ce qu'on lui demande. Lorsqu'il aura nettoyé son jeu de ses petits déchets défensifs, Rami aura vraiment franchi un cap.
Derrière les deux centraux, HUGO LLORIS est lui aussi indéboulonnable. Au point d'échapper au turnover qui a touché d'autres postes. Difficile pourtant de juger les prestations du Lyonnais qui n'aura pas eu grand chose à faire en deux matches. Au moins l'a-t-il bien fait à l'image d'une sortie au poing (28e) et un bel arrêt devant Perisic (42e), même s'il se troue devant Petric (79e). En revanche, ALOU DIARRA a confirmé qu'il était lui aussi un des hommes de base de Laurent Blanc. Sacrifié au Luxembourg, il a retrouvé le onze de départ et le brassard de capitaine, mardi. Avec toujours le même impact et la même faculté à ratisser tous les ballons qui passent devant lui. Un autre joueur dont Blanc semble ne plus pouvoir se passer, c'est BLAISE MATUIDI. Titulaire surprise contre les Croates, le Stéphanois a tapé dans l'oeil du sélectionneur qui lui a réservé de rares compliments. "Je pense que Blaise Matuidi a gagné sa place ce soir et durant le stage", a-t-il affirmé. Pour sa 2e sélection, son énergie à la récupération est sa frappe tendue (24e) plaident pour lui. Sa faute à la limite de la surface, frôlant le penalty (41e), un peu moins. Mais on le reverra sans aucun doute, même si ce sera certainement sur le banc.
MENTION PEUT MIEUX FAIRE
Après avoir inscrit quatre buts en sept matches sous l'ère Blanc, KARIM BENZEMA devra encore patienter avant de pouvoir célébrer son 13e but en équipe de France. La faute notamment à un énorme raté face à la Croatie lorsqu'il expédie dans les tribunes une offrande de Ménez face au but (37e). Ça, c'est le côté négatif. Pour le reste, s'il est resté muet en deux matches, le Madrilène s'est démené bien qu'il ait été isolé dans des rencontres fermées qui ne valorisent pas les attaquants. Si on veut être tatillon, on peut également placer YANN M'VILA dans cette rubrique. Peut-être parce qu'il a lui-même place la barre très haut lors de ces précédentes sorties en bleu. Certes, face au Luxembourg, il a établi une sacrée performance en réussissant 124 passes sur 134 (soit 92,5 %). Mais celles-ci ont été trop souvent latérales et n'ont pas permis de lancer rapidement les attaquants, comme Laurent Blanc l'avait demandé. Enfin, SAMIR NASRI n'a pas encore le rayonnement qu'il a Arsenal. Promu capitaine vendredi dernier et une nouvelle fois titulaire mardi, il était préposé à la construction dans un rôle de numéro 10. Mais malgré quelques déviations astucieuses et ouvertures intéressantes, dont un coup franc sur la tête de Mexès au Luxembourg, il peut sans doute apporter plus.
ILS FONT DEBAT
Sur les deux matches, Laurent Blanc s'est retrouvé face à un dilemme pour animer le côté gauche de son attaque. Le retour de FRANCK RIBERY a brouillé les cartes. FLORENT MALOUDA a conservé le poste que lui a confié Laurent Blanc. Mais le joueur de Chelsea n'a pas vraiment répondu par la qualité de ses prestations. Au contraire. Alors qu'il jurait savoir "comment faire pour améliorer" son rendement après la pale copie luxembourgeoise, il a disparu contre les Croates. Pertes de balle, mauvais choix, lenteur... Chez les Bleus, on attend toujours le joueur qui brille avec Chelsea. Pendant ce temps, Ribéry frappe très fort à la porte. Sur son côté favori, le Munichois a eu un impact immédiat, en fin de match au Luxembourg (lorsqu'il est passé à gauche) ou lors de son entrée en jeu au Stade de France sous un mélange de sifflets et d'applaudissements. Pour couronner le tout, JEREMY MENEZ a montré qu'il pouvait être plus qu'un remplaçant de luxe. Titularisé à droite mardi au Stade de France, où il a beaucoup tenté et montré une belle entente avec Benzema (comme c'était déjà le cas face au Brésil), le Romain évolue aussi parfois à gauche en club. Deux options qui fragilisent sérieusement la position de Malouda.
Si Ribéry a marqué des points, on ne peut pas en dire autant de l'autre revenant, PATRICE EVRA. Titulaire au Luxembourg, il s'est montré emprunté, sans doute la faute au poids des regards. Épargné au Stade de France, il n'a pas vu une réelle menace en GAEL CLICHY, trop appliqué à se contenter du travail défensif demandé par Blanc. Mais la vraie concurrence se nommera Eric Abidal lorsque celui-ci sera de retour. A droite, BACARY SAGNA, malgré quelques bons centres au Luxembourg, et ANTHONY REVEILLERE n'ont rien fait qui permette de les départager. De son côté, YOANN GOURCUFF continue de décevoir. Placé plus bas que d'habitude contre les Luxembourgeois, il a partagé la récupération avec M'Vila. Un rôle qui ne lui convient pas, même s'il a marqué le deuxième but français. Entré sous un tonnerre de sifflets contre la Croatie, il a malgré tout su se mettre en évidence sur une frappe lointaine. Mais il faudra plus que ça... Quant à LOIC REMY, entré en jeu mardi (60e), ses prestations avec l'OM comme avec les Bleus forcent à s'interroger sur sa présence. Son face à face raté avec le gardien croate (85e) l'a accablé un peu plus. Heureusement pour lui, la concurrence n'a pas fait mieux. KEVIN GAMEIRO a dévié de la tête un coup franc de Nasri sur le gardien croate (85e). GUILLAUME HOARAU, lui, n'a même pas eu le droit d'entrer en jeu contrairement aux promesses du patron des Bleus d'impliquer tout le monde. De quoi jalouser MAMADOU SAKHO, préféré à LAURENT KOSCIELNY pour remplacer Rami (90+3) et lancé une poignée de secondes dans le grand bain du Stade de France.
 Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/30032011/70/matches-amicaux-equipes-nationales-les-hommes-du-president.html
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