samedi 30 avril 2011

L'autre sprint

Cinq clubs ont l'occasion de s'offrir une qualification en Coupe d'Europe via la sixième place. Les derniers résultats dessinent une tendance mais chaque postulant ne fait pas de cet accessit un objectif majeur. Pourtant, pour beaucoup, il permettrait de gommer une saison sinusoïdale.
Conséquence directe de la victoire de l'OM en Coupe de la Ligue, la sixième place en Ligue 1 va donner droit à une qualification en Ligue Europa, à condition que Paris et Rennes restent dans le top 5. Derrière les cinq équipes de tête qui auront largement dominé la saison, il y aura donc un dernier élu. Ils sont cinq clubs, réunis dans un mouchoir de poche, à postuler. Chacun a une bonne raison de poursuivre cette sixième place. Une occasion pour toutes les formations engagées dans ce sprint de gommer l'inconstance de leur saison et de s'offrir une Coupe d'Europe inespérée.
BORDEAUX (6e, 44 points, +5) : pour redorer une saison maussade
Pourquoi visent-ils la 6e place ? Parce que Bordeaux, champion de France 2008-09, quart de finaliste de la Ligue des Champions 2009-10, ne peut se permettre une saison blanche s'il ne veut pas sombrer dans les oubliettes des clubs condamnés au ventre mou. Une qualification en Ligue Europa, même si elle n'a pas la saveur ou le prestige de la C1, mettrait un peu de baume sur une saison ratée. Une façon de sauver les apparences.
La tendance : Auteurs d'une saison rythmée de matches insipides, de bisbilles intestines, les pensionnaires du Haillan ont livré leur meilleur match de la saison dimanche dernier face aux Verts (2-0). Jean Tigana a trouvé son onze. La défense est désormais solide et Jaroslav Plasil a encore trouvé la lumière pour illuminer le jeu des Marine et Blanc. Sur les six candidats, Bordeaux semble en pôle pour rafler la mise.
Le mot du coach, Jean Tigana : « On sait que la sixième place est qualificative pour l'Europe. C'est très important pour le club, pour les finances du club, déterminant. On a la chance de pouvoir jouer contre Rennes, de recevoir Sochaux, Montpellier, qui sont en compétition contre nous. Ca dépend un peu de nous. Maintenant qu'on est sauvé, l'objectif est la sixième place, bien sûr. Il faut l'atteindre. »
LORIENT (7e, 44 points, +2) : pour soigner les adieux du duo Gameiro-Amalfitano
Pourquoi visent-ils la 6e place ? L'un des duos les plus prolifiques de Ligue 1, Kevin Gameiro (18 buts, trois passes décisives) et Morgan Amalfitano (4 buts, 9 passes), sera sur le marché cet été après avoir fait les beaux jours des Merlus depuis trois saisons. Histoire de partir en laissant une trace, un héritage, ils pourraient bien permettre aux Bretons de décrocher la deuxième qualification européenne de leur histoire et d'obtenir le meilleur classement de Lorient en L1.
La tendance : Face à Lille, Lorient a fait très forte impression (1-1). Au delà du duo Gameiro-Amalfitano, Ecuele Manga est impressionnant en défense et Mvuemba contrôle le milieu. Lorient n'a plus perdu depuis 9 matches. Une telle série donne fatalement des idées.
Le mot du coach, Christian Gourcuff : "On a encore des lacunes car ces occasions-là, il faut les concrétiser, cela fait partie des qualités que l'on doit développer encore. Mais c'est bien pour le public. On n'est pas polarisé sur le classement. Ce soir, le plaisir est un peu gâché par les deux points qu'on n'a pas pris."
SAINT-ETIENNE (8e, 44 points, +1) : pour éviter la fuite des talents
Pourquoi visent-ils la 6e place ? Parce qu'à l'intersaison, la saignée risque d'être sévère du côté de l'Etrat. Les deux piliers des Verts cette saison, Blaise Matuidi et Dimitri Payet, ont des envies d'ailleurs. L'Europe matérialiserait la progression et l'ambition de l'ASSE et pousserait peut-être les deux hommes forts du milieu stéphanois à revoir leurs plans.
La tendance : Saint-Etienne a un atout de taille dans sa manche : les Verts joueront quatre de leurs six derniers matches à Geoffroy-Guichard. Gros souci pour eux : leur mental friable. A Bordeaux, les Verts ont concédé un but dans le dernier quart d'heure, leur 16e de la saison. Leur fin de saison devrait en grande partie dépendre des éclairs de Dimitri Payet. La saison des Verts a, en effet, une furieuse tendance à suivre la courbe de forme du Réunionnais.
Le mot de Blaise Matuidi : "On y pense toujours (à la 6e place), c'est serré, il y a du monde, il reste six journées, on est toujours là. C'est dommage d'avoir laissé Bordeaux revenir, il va falloir batailler jusqu'au bout. Il ne faut pas dramatiser. Si on n'accroche pas cette sixième place, en étant dans les huit, neuf premiers, ce sera une saison plutôt réussie pour l'ASSE."
SOCHAUX (9e, 43 points, +7) : pour récompenser une génération
Pourquoi visent-ils la 6e place ? Parce qu'il serait dommage qu'une génération aussi talentueuse sorte fanny de cette saison. Avant, sans doute, de se diviser vers des horizons plus ambitieux, les Martin, Boudebouz et autre Maurice-Belay et autre Maïga aimeraient marquer de leur empreinte le club en qualifiant le FCSM pour l'Europe.
La tendance : Les déplacements à Lille et Bordeaux pourraient largement hypothéquer leur chance de qualification européenne. L'incapacité chronique des Lionceaux à briller loin de Bonal les pénalise franchement. Et l'absence de Kevin Anin jusqu'à la fin de saison est un vrai coup dur pour le club du Doubs.
Le mot du coach, Francis Gillot : "Arrêtez de parler de l'Europe, ça les paralyse. On en est encore loin. Si on peut jouer la sixième place, on le fera bien évidemment. Mais si on ne le peut pas, être dans les dix premiers, c'est déjà bien."
MONTPELLIER (10e, 43 points, -7) : pour digérer la frustration
Pourquoi visent-ils la 6e place ? Pour effacer la défaite en Coupe de la Ligue et la frustration née d'une finale où les Héraultais n'ont pas montré grand chose. Si Montpellier ne veut pas que cette fin de saison s'achève en un interminable chemin de croix, le MHSC doit poursuivre cet objectif. Comme Sochaux, Montpellier s'appuie sur une jeunesse dorée, celle des Yanga-Mbiwa, Stambouli, Belhanda. Découvrir l'Europe doit leur permettre de grandir au sein de leur club formateur.
La tendance : Le match à Lyon (3-2) a démontré que Montpellier ne comptait pas terminer cette saison en roue libre. Engagé, comme souvent, le MHSC a fait jeu égal avec l'OL. La défaite en finale de Coupe de la Ligue semble avoir été digérée. Leur calendrier est plutôt favorable même si c'est peut-être à Chaban-Delmas, lors de l'ultime journée, qu'il leur faudra valider leur ticket européen.
Le mot du coach, René Girard : "Il y a cet espoir et puis, pour nous, et par respect pour notre public, il ne faut pas finir en queue de poisson. Ce n’est jamais bon. On a beaucoup à gagner en finissant bien et les garçons en sont conscients. Ce n’est pas parce que la finale est passée que tout s’arrête. C’était un moment superbe à vivre, mais la saison n’est pas finie et c’est notre boulot d’aller jusqu’au bout."
http://fr.sports.yahoo.com/30042011/70/ligue-1-l-autre-sprint.html
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