vendredi 3 juin 2011

Un grand bond en avant

Neuf mois après l'avoir battue au Stade de France (0-1), la Biélorussie aura bien du mal à reconnaître l'équipe de France de Laurent Blanc, vendredi soir à Minsk (20h45). Depuis ce revers initial, la France a progressé à grands pas. Le sélectionneur a su tracer le sillon. Ses joueurs l'ont suivi.
Le boulet n'a finalement pas été si difficile à trainer. Neuf mois après avoir débuté la campagne pour l'Euro 2012 par une défaite glaçante au Stade de France face à la Biélorussie (0-1), alors classée 78e nation à la FIFA, force est de constater que les Bleus de Blanc ont pris de la consistance, de l'envergure et ont tracé une voie plus royale qu'on ne pouvait l'espérer lorsque Kislyak est venu pétrifier Lloris à la toute fin d'une rencontre que les Bleus ne méritaient sans doute pas de perdre. Mais en aucun cas de gagner.
"J'ai revu le match, il me confirme qu'on n'avait pas été très bons, a reconnu Laurent Blanc mercredi à Clairefontaine. Quand on voit ce que ça ferait aujourd'hui au classement, un point de plus pour nous et deux de moins pour la Biélorussie, c'est à méditer." Même sans ce point supplémentaire, l'équipe de France est aux portes de l'Euro 2012 et une victoire à Minsk l'y enverrait quasiment. Neuf mois après une telle entame, c'est plutôt pas mal. Et c'est le résultat d'un travail de fond commencé en Norvège.
Après le désastre de Knysna, Laurent Blanc a souhaité faire table rase du passé. Changer une partie des hommes, redonner de la vie à une équipe qui était en état de mort clinique mais également un sourire à un jeu qui en manquait cruellement avec son prédécesseur. Ce sourire, il est venu de la philosophie Blanc qui - bien avant la bombe des quotas - l'avait signifié sur sa feuille de route. Les résultats, oui. Mais avec la manière si possible. On joue au ballon et on redonne la clé aux techniciens. Au Stade de France à l'aller, cela n'avait pas marché. Trop tôt pour une équipe aussi neuve et inexpérimentée. "On avait été très lents dans la transmission même si on avait eu beaucoup de possession. On avait également manqué de percussion. On avait très mal défendu sur l'action du but, sinon on aurait fait 0-0."
La carotte et le bâton
Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Ce crash initial a servi de brouillon sur lequel Blanc a planché. Aujourd'hui, les Bleus n'ont pas atteint la plénitude, loin de là, mais force est de constater que les choses ont changé. Abou Diaby en convient. "On a tiré les leçons de l'aller. Les joueurs se connaissent mieux. On a peaufiné pas mal de choses. Nous avons progressé aussi et enchaîné. La force collective se dégage de ce groupe. On est plus sûrs de nos forces aujourd'hui."
De l'équipe qui avait débuté face à la Biélorussie, seule la défense est restée stable. Des quatre défenseurs, seul Gaël Clichy, impliqué sur le but et jugé trop tendre défensivement au fil de ses sorties, a durablement laissé sa place au profit d'Eric Abidal*. "Défensivement, on a trouvé une assise. Au milieu, on est en train de trouver, même si on n'a pas de formule fixe", reconnait le sélectionneur qui penche cependant sérieusement vers le 4-2-3-1 depuis le début de l'année. A Minsk, les Bleus devraient évoluer dans ce système, avec Florent Malouda en seul rescapé dans l'animation par rapport à l'aller. Le joueur de Chelsea ne brille pas par ses performances en équipe de France mais fait pour le moment partie de l'opération reconstruction voulue par Blanc.
Pour remettre les Bleus sur la voie, il n'a pas suffi à Blanc de claquer des doigts, ni au public et à la presse de se montrer magnanimes. Le sélectionneur national a su manier la carotte et le bâton à merveille. Le meilleur exemple est celui de Karim Benzema. Blanc l'a défendu, parfois encensé mais n'a pas hésité à le bouger, à lui dire ce qui n'allait pas. A l'arrivée, l'ancien libéro des Bleus et son aura ont poussé le Madrilène à devenir plus exigeant envers lui-même. Quand le discours est clair et sans arrière-pensée, c'est plus simple. Celui-ci n'a pas varié d'un iota. Comme la feuille de route que les joueurs connaissent désormais par coeur. Il ne tenait qu'à eux d'adhérer au projet. Tous ont signé des deux mains.
*Philippe Mexès, sur le flanc, ne jouera pas en Biélorussie mais est un titulaire indiscutable au sein de la défense centrale.
 Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/03062011/70/qualif-euro-2012-un-grand-bond-en-avant.html
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