vendredi 28 octobre 2011

"Le poste n'est pas réservé à Ribéry ou Malouda"

Mercredi, Laurent Blanc a effectué sa première vraie sortie médiatique depuis la qualification pour l'Euro. Sur l'antenne de CFoot, il a fait acte de pédagogie ré-expliquant que Knysna l'avait ralenti, que le vrai potentiel des Bleus était une inconnue et... qu'il avait enfin choisi deux capitaines.
A part la traditionnelle conférence de presse d'après-match, lors de France - Bosnie (1-1), Laurent Blanc n'avait pas débriefé la qualification des Bleus pour l'Euro 2012. Invité de la chaîne CFoot mercredi soir, le sélectionneur des Bleus a effectué une sorte de rentrée médiatique plutôt discrète, même s'il avait l'air d'excellente humeur et disposé à lâcher quelques infos. Sur son capitaine notamment, autour duquel il tourne depuis des mots, il a expliqué qu'il aurait un numéro 1 et un numéro 2 et que cela se jouerait entre Hugo Lloris et Eric Abidal. Pour la première fois, il s'est aussi ouvert à une perspective qui dépasserait la fin de son contrat (juin 2012) et dit qu'il avait "envie" de diriger l'équipe de France à la Coupe du monde 2014 au Brésil. "J'ai envie mais parfois dans la vie, on ne fait pas ce dont on a envie", a-t-il simplement ajouté.
Blanc, interrogé sur les petites frictions enregistrées en début d'année, a mis ensuite l'uniforme du démineur. D'abord pour désamorcer une nouvelle fois toute interprétation hâtive de ses bisbilles avec Samir Nasri. "C'est l'intérêt du joueur et de l'équipe, on ne fait pas ça pour faire la guéguérre. On fait ça pour faire progresser le joueur." Ensuite pour nier avec toute son énergie que Ribéry et Malouda, notamment, soient redevenus des égoïstes patentés en se disputant publiquement le couloir gauche. "Depuis juin 2010 (NDLR : l'épisode Knysna), on n'accepte plus que les joueurs parlent. Sous prétexte de ce qu'ils ont fait, on pense qu'ils ne doivent plus rien revendiquer. Je suis désolé, il y a de joueurs qui peuvent dire : 'je préfère, jouer à tel poste'. Les joueurs devraient se taire? On a quand même des pères de famille. Ils ont le droit de dire où leur préférence va. Ribéry exprime une préférence. Il ne revendique rien. D'ailleurs, où joue-t-il en club ? A gauche ! On me dit : 'vous devriez le mettre à droite', mais ce ne serait pas lui rendre service. A un moment, s'il y a un choix à faire entre untel et untel, je le ferais. Mais le poste d'ailier gauche en équipe de France n'est pas réservé à Ribéry ou Malouda. A bon entendeur..."
"Si j'avais une bonne équipe..."
Mais il a beau lutter, Blanc sait que l'image de son équipe pâtit encore beaucoup de la grève sud-africaine. "Il y a un déficit énorme, abyssal, regrette-t-il. Les stigmates d'Afrique du Sud ne disparaîtront pas, les joueurs et l'entourage l'auront toujours en mémoire. Oui, ça ne facilite pas mon travail. A mon sens, ça nous a fait perdre du temps puisqu'il a été impossible de retirer deux trois joueurs qui ont donné satisfaction de cette compétition. Donc tu redémarres à zéro." Le sélectionneur, auquel fut montrée une image de Patrice Evra snobant les caméras après France - Bosnie, semble d'ailleurs résigné à une sorte d'insolence innée chez la génération qu'il dirige. "Le monde change, les joueurs ne sont pas les mêmes qu'en 1998. On a la nostalgie des joueurs qui s'ouvraient à tout le monde, qui donnaient des autographes, qui disaient bonjour à tous, mais c'est fini. Il faut composer avec. Le foot n'est ni plus ni moins que le reflet de la société."
Blanc a enfin annoncé du renouveau dans les rangs bleus pour les matches de préparation à l'Euro, face aux Etats-Unis et à la Belgique. "Il n'est pas impossible qu'entre les deux matches, il y ait des Rennais, des Lorientais... Des Montpelliérains ? C'est vrai que Montpellier fait une très bonne saison, que Giroud marque des buts et que Mapou (Yanga-Mbiwa) est très bon", a-t-il répondu en souriant. Mais il faudra beaucoup plus que ce sang neuf pour faire grimper d'un coup le niveau de l'équipe. "Si j'avais une très bonne équipe, cela ne me dérangerait pas de dire : 'on va essayer de gagner l'Euro'. Là, elle peut faire quelque chose mais il n'y a pas de garantie, on peut faire quelque chose comme se faire éliminer au premier tour." En dehors de l'équipe de France, le sélectionneur s'est enfin autorisé quelques commentaires sur le PSG et la possibilité de l'arrivée d'Eden Hazard contre 50 millions d'euros. "Je ne discute plus du prix des joueurs, qui n'ont aucun un sens, mais Hazard futur très grand joueur. J'aimerais qu'il reste dans le championnat français."
 Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/27102011/70/27102011082028.html
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