mardi 13 novembre 2012

Gourcuff, le même en mieux ?

Yoann Gourcuff aurait changé, entend-on ici et là. Pourtant, quand il s'est assis lundi face à la presse dans le chapiteau dressé au milieu du domaine de Clairefontaine, l'international français n'a pas semblé différent de celui qu'on avait quitté au Touquet, il y a plus de cinq mois quand le train bleu partait en Ukraine sans lui. Lundi, on a eu l'impression de revoir le même homme, toujours posé, réservé et qui ne s'ouvre pas facilement. Un homme qui peut facilement trahir sa gêne, comme lorsqu'un confrère lui parle de Franck Ribéry et de sa supposée préférence bavaroise. Un "euh", suivi d'un raclement de gorge et d'un grand blanc n'ont pas aidé à promouvoir le nouveau Gourcuff que son entourage vend. Mais que le principal intéressé ne voit pas.
Si Yoann Gourcuff (29 sélections) semble bien dans sa peau et dans sa tête, c'est à cause... de ses jambes. Point barre. Pas la peine d'aller chercher midi à quatorze heures. "Je ne suis plus blessé, c'est déjà une chose. Je touche du bois car j'arrive à enchaîner quelques matches. Mes sensations et mes repères sur le terrain commencent à revenir. Quand on ressent ça, on a plus de certitudes et on est plus détendu", explique-t-il. A l'aise à Lyon, le sera-t-il dans le groupe France ? "Chacun son mode d'expression. Moi, c'est le terrain. C'est là que j'arrive à m'exprimer et que j'arrive à partager avec les coéquipiers. Chacun son caractère. Les coéquipiers savent que je joue pour eux. Les affinités peuvent aussi se lier sur le terrain."
"Il a besoin de se sentir aimé"
Didier Deschamps aimerait néanmoins qu'elles se créent à côté et dans le vestiaire. C'est aussi pour ça que le sélectionneur a rapidement appelé Gourcuff, à peine remis d'une blessure à la cheville qui lui a gâché son été et son début d'automne. "J'attends de lui ce que je le vois faire avec l'Olympique Lyonnais, avait confié DD, quelques minutes avant le passage de son joueur. J'ai voulu le reprendre dans le groupe pour le revoir. Sur le terrain, dans la vie de groupe, il faut qu'il soit naturel, comme il l'est avec son club." Dès l'arrivée de Gourcuff au château, ce dernier s'est entretenu avec le sélectionneur national. Sans doute pas seulement pour parler de cette cheville qui le tiraille encore un peu et qui l'empêche d'être tout à fait à 100% de ses capacités.
Si l'ancien Rennais ne se veut pas différent et assure ne pas avoir été affecté par son "exclusion" du groupe France à quelques encablures de l'Euro, d'autres pensent que l'homme a changé. Bafétimbi Gomis, passé en conférence de presse quelques minutes avant le Breton, a sans doute été le meilleur avocat de la cause Gourcuff. Gomis apprécie l'homme et cela va au-delà de quelques verres partagés, de repas ou d'une séance commune de... yoga. "A Lyon, le départ de certains cadres a fait qu'il est devenu l'un des joueurs du club avec le plus d'expérience. Il prend plus la parole, il parle. Ce n'est pas un égoïste. Il pense constamment au collectif. Il a besoin de se sentir aimé. A Lyon, il l'est." En équipe de France, il l'a été. Il le sera peut-être à nouveau. Comme Laurent Blanc, Didier Deschamps lui redonne une nouvelle chance. D'autres, sans doute moins talentueux que lui, en ont eu moins. A lui de la saisir. Les Bleus et Gourcuff ont tout à y gagner.

http://www.eurosport.fr/football/match-amical/2012-2013/gourcuff-le-meme-en-mieux_sto3490161/story-lci.shtml

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