mercredi 2 janvier 2013

Mercato : pourquoi ça va bouger quand même

Crise des finances oblige, le mercato d’hiver 2013 s’annonce calme sur le papier. Pas si vite : les conditions d’une circulation importante sont réunies.

L’âge d’or des périodes de transferts haletantes, avec force gros chèques et effectifs bouleversés, a vécu. La raison sportive et la crise économique sont passées par là. Le monde du football s’attend à un mercato calme en janvier 2013. Comme d’habitude, serait-on tenté d’écrire... L’analyse des faits montre pourtant que janvier pourrait être plus dense que prévu. Si la multiplication des gros chèques n’est pas dans l’air, le nombre de mouvements devrait être important et concerner quasiment tous les clubs de l’élite.
LES CLUBS SONT PRÊTS A SOLDER
Nous sommes déjà dans un mercato peu ordinaire. Un mercato qui débute, dès son ouverture, par le départ du gardien numéro trois de l’équipe de France vers un club qui joue le maintien (Bastia), par le départ d’un des meilleurs joueurs du début de saison (Kadir) vers une équipe du podium (l’OM), par le départ du meilleur argument offensif d’une équipe en souffrance (Mollo, de Nancy) est un marché déjà actif. La crise empêche les clubs d’acheter ? C’est un fait, mais elle les encourage surtout à vendre. La plupart des clubs de L1 sont prêts aujourd’hui à céder leurs meilleurs joueurs pour quelques milliers ou quelques millions d’euros afin de colmater les brèches béantes qui noient leur budget depuis deux ou trois saisons.
Le départ express de Kadir, élément-clef de l’excellent début de saison de Valenciennes, n’a pas d’autre explication. Ismait-Mirin pourrait être le prochain (PSG ?). Le départ de Landreau de Lille n’était pas dû qu’à des raisons de politique interne : il correspondait aussi au besoin pressant du LOSC d’alléger sa masse salariale. Bien d’autres opérations de ce type risquent de nourrir la chronique transferts en ce mois de janvier. L’OL n’exclut plus de vendre Gomis en Angleterre, pas plus que l’OM avec Rémy. Le LOSC ne retiendra pas Kalou et à peine Debuchy. Nancy pourrait céder Haïdara, Bakar ou Moukandjou malgré l’urgence de son opération maintien. Rennes n’exclut pas de céder M’Vila ou Erding, qui intéressent la Premier League. La réalité du marché est que tout le monde est potentiellement à vendre dans l’écrasante majorité des clubs de L1, autant pour faire rentrer du cash que pour alléger une masse salariale qui promet à la plupart d’entre eux un exercice déficitaire. A ce point, c’est une situation inédite depuis que le marché d’hiver existe.
LES CLUBS ONT DES BESOINS
Entre ceux qui vont perdre des forces à la CAN, ceux qui nourrissent une logique de progression sportive et ceux qui vont chercher à compenser les départs prévus cet hiver (voir plus haut), la L1 compte beaucoup d’équipes en chasse. Lille, s’il se dégraisse autant que prévu, a déjà fixé des joueurs en devenir pour fonctionner à effectif égal (le Bastiais Thauvin, un gardien numéro deux qui pourraient être Janot ou Sorin). Bastia, s’il parvient à convaincre la DNCG, a annoncé vouloir recruter quatre éléments. Nancy, Sochaux, Brest et Troyes, comme toutes les équipes en difficulté, tenteront des coups malins. Evian-Thonon-Gaillard va remplacer Jarolim, espère pouvoir se renforcer en défense et, en qualité d’équipe la plus saignée par la CAN (cinq éléments) est à l’affût de toute hypothèse de renfort. La Coupe d’Afrique des Nations, justement, pourrait pousser Saint-Etienne à agir pour remplacer les départs de Goulham et Gradel. L’OM, Rennes, Lille ou Montpellier ont eux aussi le choix entre serrer les dents ou recruter des joueurs de complément. L’histoire des mercatos d’hiver est pleine de joueurs qui ont signé dans un club pour compenser la CAN…
IL Y AURA QUELQUES MILLIONS DANS LE CIRCUIT
Certains clubs ne connaissent pas la crise, ou en tout cas moins que d’autres. Parmi les trois grosses puissances financières d’Europe de l’Ouest, Chelsea, Manchester City et le Paris-SG, c’est le club londonien qui devrait sortir le chéquier le plus vite, pour un attaquant qui pourrait être Demba Ba ou… Bafétimbi Gomis. City est plutôt en phase de dégraissage (Balotelli…), et c’est encore vers Paris que beaucoup de regards se tournent à chaque fois qu’une période de transferts débute. Entre une série de possibles départs (Lugano, Sissoko, Hoarau, Tiéné…) et sa volonté affichée d’être à l’affût d’opportunités (Leonardo), le club de la capitale sera potentiellement un acteur important du marché.
La déclaration de Nasser El-Khelaïfi selon laquelle le marché parisien est déjà terminé avec la signature de Moura peut être perçue comme une volonté de contenir les prix : Leonardo avait envoyé le même message début août 2012 mais le PSG avait ensuite continué à recruter. L’Angleterre, avec QPR, Newcastle, Arsenal ou Tottenham devrait à nouveau introduire quelques liquidités dans le circuit. Les choses s’annoncent plus calmes à l’Est, du côté de la Russie et l’Ukraine, capables eux aussi d’injecter du cash dans les finances des clubs de L1 en crise. Mais avec le mercato d’hiver, on n’est jamais à une surprise près…

http://mercato.eurosport.fr/football/ligue-1/2012-2013/mercato-pourquoi-ca-va-bouger-quand-meme_sto3551351/story-lci.shtml

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