vendredi 17 mai 2013

« Heureux à l’UEFA

Le président de la Fifa, Joseph Blatter, a dit que vous étiez son candidat naturel pour le remplacer…
Il l’a toujours dit. Mais moi, je ne sais pas ce que je ferai. Je suis très heureux à l’UEFA, je n’ai pas pris de décision.
Cette déclaration de M. Blatter vous fait-elle plaisir ?
Je connais Sepp depuis longtemps. Il n’y a que la presse qui essaye de nous opposer. Parfois, nous ne sommes pas d’accord sur certains problèmes de foot, c’est tout. Mais il n’y a pas de problème humain ou relationnel entre nous. Je l’apprécie, il m’apprécie.
Vous lui avez quand même répondu par voie de presse récemment…
Pendant une semaine, il a parlé dans la presse… Je me suis permis de répondre que l’arbitrage à cinq, c’est lui qui l’a accepté. Il dit qu’il n’y a pas d’argent pour cinq arbitres. Mais la technologie sur la ligne de but coûte plus cher ! À l’UEFA, on a fait des tests sur l’arbitrage à cinq, puis l’international board l’a accepté. Et maintenant, une quinzaine de pays l’ont adopté. J’essaye de trouver des solutions, car la technologie sur la ligne de but ne règle pas les problèmes de l’arbitrage. Cette technologie regarde si le ballon est rentré ou pas. Moi, ça me coûterait 50 millions pour l’installer dans les compétitions européennes ! On a fait des statistiques en Italie : il y a 50 % d’erreurs en moins avec cinq arbitres. Mon seul problème, c’est le relationnel entre les arbitres, c’est pour ça que je veux qu’on les enregistre. Lors du match entre Dortmund et Malaga (quart de finale de la Ligue des champions), il y a un but hors-jeu, facile à voir. De deux choses l’une : ou personne ne l’a vu, ou il y a des arbitres qui l’ont vu et qui n’ont rien dit aux autres. Il y a peut-être un problème de communication entre les arbitres.
M. Blatter vous avait quand même comparé à Khadafi…
Il ne l’a pas dit comme ça. Quand je lui ai parlé d’organiser l’Euro 2020 dans plusieurs pays, il m’a dit que c’était une très bonne idée. Et après, il m’a dit que Khadafi avait proposé la même chose pour une compétition en Afrique. Mais il n’a pas comparé Platini à Khadafi. Il y a une grosse différence.

« On a déjà fait beaucoup »

Ce modèle de l’Euro 2020 est-il destiné à se répéter ?
Non, c’est pour une fois seulement. Les Fédérations trouvent que c’est bien, beaucoup vont candidater. On va pouvoir donner l’Euro à des pays qui n’ont jamais accueilli cette compétition, les gens comprennent de plus en plus que c’est une très bonne chose. Mais pour l’avenir, un pays peut encore organiser un Euro seul. L’Angleterre, l’Allemagne et l’Espagne peuvent le faire, la France l’aura fait (2016), l’Italie pourrait aussi, même s’il faudrait refaire des stades. La Turquie peut l’avoir également. Mais là, pour 2020, c’est bien pour le développement du foot, le développement des fédérations. Je dois penser à mon premier métier : développer le football en Europe.
Après six ans au poste de président de l’UEFA, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je suis heureux. J’essaye de faire mon boulot le mieux possible, de façon démocratique, en consultant les familles du foot, les fédérations, les joueurs, les ligues, les clubs. On essaye de faire avancer le foot. On a les moyens de nos ambitions. On a déjà fait beaucoup. Il y a un dénominateur commun à l’UEFA : le football. On n’est pas dans la politique politicienne, ces temps-là sont finis.

http://www.estrepublicain.fr/sport/2013/05/17/heureux-a-l-uefa

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