dimanche 17 novembre 2013

Barrages. Bleus : le mal vient de bien plus loin

Il reste un match, d’une heure et demie, ou de deux heures, ou d’un peu plus encore si ça se finit aux tirs au but. Mais, quel que soit le résultat de France-Ukraine mardi soir, et même si le devoir national commande de croire au miracle après le 2-0 encaissé vendredi soir à Kiev, les Bleus n’échapperont pas à une remise en cause de tout le système du football français.
Depuis 2006 et la première crise de la sélection, durant le Mondial allemand, soigneusement étouffée et commodément oubliée parce que les Bleus sont allés en finale, l’équipe de France n’avance plus. Comme si la retraite de Zidane avait mis un point final à ses ambitions.
On ne remplacera jamais Zizou, comme on ne peut pas remplacer Messi au Barça ou Özil à Arsenal. Ces joueurs ont quelque chose que les autres n’auront jamais et sans eux, leurs équipes ne jouent pas de la même façon.
Mais les Bleus auraient pu s’éviter les trop nombreux problèmes de comportement qui sont les leurs, ceux qui ont miné l’Euro-2008, qui ont pourri le Mondial-2010 et qui ont fait capoter l’Euro-2012.
Ce n’est pas tant la faute des sélectionneurs successifs que des dirigeants de la FFF, qui ont laissé un sélectionneur en place en 2006, puis qui ont brillé par leur absence en Afrique du Sud et n’ont pas eu le courage, aussitôt après, de trancher dans le vif : qui aurait donné tort à un entraîneur repartant avec un autre groupe, d’une autre mentalité, quitte à ce qu’il manque le subjuguant Euro-2012 ?

La méthode ukrainienne

Le football de France y aurait gagné quatre ans et sûrement de la crédibilité, lui qui s’attache aujourd’hui, dans ses équipes de jeunes, à exclure les problèmes de comportement, et le cas Imbula, en Espoirs, en est une belle preuve.
Quand l’Ukraine a mal débuté, elle, sa campagne de qualification à ce Mondial-2014, son sélectionneur Oleg Blokhine y a laissé son poste, et son successeur a tiré un trait sur le passé, virant «les vieux» pour repartir avec des jeunes. On a vu le résultat vendredi soir, le comportement d’une équipe qui avait faim, qui s’est battue pour le maillot et qui était décidée à ne strictement rien laisser passer, y compris son adversaire direct…
Pas beau, oui, mais terriblement efficace. Un sélectionneur comme Didier Deschamps, qui aime l’efficacité avant le beau jeu, aurait apprécié. Reste qu’il aurait aussi et tout autant aimé voir sa troupe se prendre au jeu. Au propre et au figuré.

Le chiffre : 3

absents > Mardi. Exclus vendredi, Koscielny et Kutcher ne joueront pas. Pas plus que Fedetskiy, 2 jaunes.

Deschamps : «Il faut y croire»

Qu’est-ce qui a failli ?
«Il y a eu une première période assez équilibrée même si on avait la maîtrise. On a eu des opportunités en seconde période mais le fait de mener au score a donné de l’énergie à l’Ukraine avant le 2e but. C’est la confirmation que cette équipe n’est pas facile à jouer, avec de l’engagement et de la qualité aussi. Il faut les féliciter pour ce match. Ils sont dans une position favorable. À nous de bien récupérer pour jouer notre chance à fond.»
Que pensez-vous du geste de Koscielny qui lui a valu un carton rouge ?
«Il a pris un carton rouge donc il est puni sportivement. Il y a eu de la nervosité de sa part et de la frustration après le penalty. Ça fait partie du haut niveau de savoir résister à la provocation et savoir garder son calme.»
Pourquoi avoir aligné Giroud d’entrée ?
«J’ai fait ce choix par rapport à ce qu’il est capable de faire et ce qu’il avait fait sur les derniers matches avec nous.»
Avez-vous pris un coup sur la tête avec cette défaite ?
«C’est dur de perdre 2-0 un match où on a une maîtrise, une possession de balle supérieure et plus de frappes. Mais c’est l’Ukraine qui a marqué les deux buts. Il y avait un bloc compact et évidemment, ce n’est pas un bon résultat pour nous. Il y a eu une première manche et on en aura une deuxième où il faudra aller chercher un résultat malgré l’avantage de l’équipe ukrainienne.»
Est-ce l’Ukraine qui vous a fait mal jouer ?
«On a eu des difficultés parce qu’il y avait beaucoup d’engagement en face de nous. Cette équipe d’Ukraine a bien défendu en commettant des fautes, en étant agressive. Si on n’a pas eu plus d’opportunités, c’est que cette équipe est capable de bien défendre, d’être solide, de mettre de l’engagement.»
Avez-vous voulu jouer le nul ?
«Les intentions étaient d’avoir une équipe offensive et on n’est pas venu pour défendre. C’est surtout l’Ukraine qui a défendu.»
Qu’avez-vous pensé de la prestation de Ribéry, qui a été muselé ?
«Il était très surveillé. Quand Franck avait le ballon, il avait très peu d’un contre un et l’Ukraine savait que le danger venait de son côté. Il a subi aussi énormément de fautes et c’était compliqué car il a eu peu d’espaces pour s’exprimer.»
Nasri n’a-t-il pas manqué d’influence en jouant trop bas ?
«Il a décroché pour qu’on sorte le ballon. Il a essayé de faire en sorte d’être disponible en étant par moments un peu trop reculé.»
Vos joueurs ont-ils eu peur ?
«On a eu un combat physique à livrer. On a fait en sorte d’y répondre. Les situations ont tourné en leur faveur mais ce n’est pas la peur et la crainte. Il y avait une équipe qui ne pensait qu’à défendre et nous a limités sur notre potentiel offensif en ayant aussi de la vitesse pour ressortir le ballon ensuite.»
Quel message voulez-vous adresser à vos joueurs et vos supporteurs avant le match retour ?
«On n’est pas dans une bonne position mais on a un 2e match à livrer. Il faut bien récupérer et se projeter très vite sur ce qui nous attend. Il faut y croire et avoir toutes les forces réunies pour renverser cette tendance.»

http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/17/1754647-barrages-bleus-le-mal-vient-de-bien-plus-loin.html

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