samedi 30 janvier 2010

Le Togo suspendu

A la douleur du drame qui a frappé la sélection togolaise lors de l'attaque armée dont elle a été victime dans la province du Cabinda, la Confédération africaine de football (CAF) a ajouté ce samedi une sanction sportive qui fera sans doute date dans l'histoire du football africain et qui interrogera, à l'avenir, les autres nations africaines dans leur organisation et leur déplacement sur un tel évènement. La CAF a décidé de suspendre le Togo pour les deux prochaines éditions de la Coupe d'Afrique des Nations (Gabon-Guinée équatoriale 2012 et Libye 2014). La décision de l'instance dirigeante du football africain a été motivée par des "interférences gouvernementales" qui ont ainsi empêché la participation des Eperviers à la CAN. Le Togo devait figurer dans le groupe B en compagnie du Ghana, de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso.

Retourné au pays sur ordre du gouvernement, le Togo serait, selon les termes employés par le président de le CAF, le Camerounais Issa Hayatou, suspendu en raison de l'intervention d'un tiers dans les affaires de la sélection emmenée par Hubert Velud. Une décision bien curieuse mais surtout dénuée d'humanité, à première vue, par rapport aux évènements vécus par Emmanuel Abedayor et leurs coéquipiers et qui ont coûté la vie à deux personnes, l'entraîneur des gardiens de la délégation togolaise et le responsable des relations avec la presse. Cette décision va, à n'en pas douter, provoquer beaucoup de réactions.

Une application stricte du règlement

"C'est une sanction réglementaire. Il y a eu une interférence gouvernementale, ce que nous ne pouvons pas accepter", a déclaré de son côté Hayatou. Le comité exécutif s'est en effet borné à une application stricte du règlement de la Coupe d'Afrique des Nations (chapître 28, articles 50 à 62) qui prévoit de statuer sur un retrait d'une équipe en cas de "force majeure" tout en notant qu'une équipe refusant de participer à la compétition se verrait exclue des éditions suivantes.

Les Togolais ont ainsi été mis devant le fait accompli. Il leur avait notamment été reproché de ne pas avoir suivi la procédure conseillée et exigée par la CAF, au courant avec le COCAN (Comité d'organisation de la CAN) de l'instabilité sécuritaire dans la région du Cabinda, à savoir éviter les transports sur terre et privilégier les airs pour se rendre en Angola. L'observation avait été suivie à la lettre par la plupart des sélections. Pas par le Togo qui avait effectué le voyage en bus depuis Pointe-Noire, au Congo, avant d'être attaqué à son entrée en territoire angolais. Au final, le sentiment d'injustice, lui, pour le groupe emmené par Adebayor n'en sera que plus grand après cette lourde sanction.

AFP / Eurosport

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