mardi 1 juin 2010

Trois cas épineux

Anelka, Abidal, Govou : ces trois joueurs ont montré des difficultés lors des deux premiers matches de préparation des Bleus, entre erreurs individuelles et inadaptation au nouveau cadre collectif. Explications et alternatives.

ABIDAL, LE JOKER PERMANENT

De leur fauteuil, devant la télé, ou de leur transat, en vacances, Philippe Mexès et Nicolas Escudé ont le droit de penser que tous les défenseurs centraux ne sont pas égaux devant le nombre de jokers à leur disposition en équipe de France. Le premier, pour son crash en Autriche (1-3), n'en a pas eu. Le second, qui a bien reçu deux secondes chances, n'est pas allé jusqu'à franchir le cut de la liste des trente pour la Coupe du monde. Pendant ce temps, Eric Abidal se goinfre. Chaque match ou presque de sa part, en défense centrale, contient un taux anormalement élevé de mauvais choix voire d'erreurs grossières. Depuis le France - Italie de l'Euro 2008 (0-2, penalty et expulsion), les sorties moyennes ou décevantes ont pullulé, avec entre autres l'erreur qui a précipité l'expulsion de Lloris à Belgrade (1-1), un mauvais jugement qui a coûté un but contre le Costa Rica (2-1), un hors jeu couvert et une erreur de marquage énorme en dix minutes en Tunisie (1-1). Abidal a pu donner l'impression de voler, parfois à Barcelone, à un poste de latéral gauche où il a laissé aussi un excellent souvenir chez les Bleus en 2006. On perçoit la logique qui pousse Raymond Domenech à l'aligner avec Gallas : ses qualités athlétiques lui permettront de rattraper des coups, dans ce 4-3-3 qui implique de jouer haut ; et il est gaucher, ça aide pour l'équilibre de l'équipe. Mais la réalité du terrain est aveuglante : Abidal tarde à montrer qu'il peut être un défenseur central fiable au niveau international.

L'alternative : Squillaci. Il a dégagé de l'assurance quand il est entré dimanche, laissant entendre que ses difficultés physiques de l'année étaient derrière lui. Il a livré des prestations consistantes en 2009 même quand l'équipe allait mal.

GOVOU NE PESE PAS ASSEZ

Sidney Govou incarne tout ce qu'un joueur de couloir doit posséder dans une équipe pilotée par Raymond Domenech. Il aime provoquer, improviser des choses, et il possède surtout un volume de course qui lui permet de défendre dans un même élan sans trop rechigner. Depuis que Ribéry a été replacé à gauche, le Lyonnais s'est imposé comme le recours numéro un à ce poste de milieu droit. Des statistiques pas vilaines en sélection (10 buts en 45 matches) l'aident à passer pour un indispensable. Pourtant, il sort d'une ultime saison à Lyon où il n'avait pas exactement ce statut. Avec 22 titularisations en L1 (pour 2 buts), 7 en Ligue des champions (1 but), le joueur de trente ans s'est fait doubler par Cesar Delgado à Gerland, et il est presque paradoxal de le voir mieux installé dans la hiérarchie chez les Bleus. Govou court après son meilleur niveau et a une part de responsabilité dans le manque d'activité du côté droit tricolore.

L'alternative : Valbuena. Avec lui, ça déménagerait presque autant qu'avec Ribéry à gauche. Sa réussite est insolente, mais il n'est pas dit que ce qu'il peut proposer en impact défensif suffise à Domenech. Anelka, qui peine à jouer seul en pointe, est une autre possibilité.

ANELKA, LA BELLE ARLESIENNE

Où est donc passé Nicolas Anelka ? Dimanche soir, l'international français s'est baladé durant plus d'une heure à peu près partout sur la pelouse de Radès. Sauf là où on l'attendait. A savoir : dans la surface de réparation tunisienne. Préféré aux trois autres pointes (Henry, Gignac et Cissé) lors des deux premières sorties des Bleus face au Costa Rica (2-1) et en Tunisie (1-1), l'attaquant de Chelsea n'a pas réussi ses examens de passage. Dans le 4-3-3 voulu et mis en place par Raymond Domenech, l'ancien attaquant du Paris Saint-Germain n'est pas à l'aise. Habitué à évoluer avec un autre attaquant à ses côtés, comme à Chelsea où il peut décrocher quand Didier Drogba reste en pointe, Anelka aime la liberté et en fait souvent bon usage grâce à sa qualité technique. Problème, dans le système de l'équipe de France, pas de Drogba à l'horizon. Du coup, lorsque Nicolas Anelka redescend chercher les ballons à quarante mètres du but, il n'y a plus personne dans la surface de réparation. Dans ces conditions, difficile de marquer dans le jeu.

L'alternative : Dans le groupe tricolore, il y en a trois. Dont deux très sérieuses : André-Pierre Gignac et Djibril Cissé. N'en déplaise à Thierry Henry, qui reste jusqu'ici la doublure d'Anelka, Gignac et Cissé ont des profils plus adaptés au 4-3-3 de Domenech. Le Toulousain comme le buteur du Panathinaïkos sont des joueurs de surface qui pèsent et savent jouer en pivot. Une denrée trop rare en équipe de France.

Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/31052010/70/coupe-du-monde-2010-trois-cas-epineux.html

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