mercredi 28 juillet 2010

Les Verts en marche arrière

Au sortir de deux exercices calamiteux (17e de L1 à deux reprises), Saint-Etienne a décidé de changer de politique sportive en faisant appel à de vieux routiers de la L1 pour bétonner. Dominique Rocheteau a débarqué comme caution morale en attendant mieux. Mais la situation des Verts reste précaire
2008-2009/2009-10. Copier-coller pour Saint-Etienne. Des ambitions à ras bord, un recrutement de jeunes pousses séduisant, l'Europe dans la mire et un jeu sensé ravir Geoffroy Guichard. Résultats : deux entraîneurs débarqués, deux chemins de croix, une défense qui a encaissé 101 buts et deux 17e places. La première fois, la thèse de l'accident est acceptable, la seconde pousse à se poser les bonnes questions. Les deux exercices ratés ont refroidi les ambitions de la direction bicéphale des Verts.

Pas question de viser l'Europe cette année, pas question de dépenser des millions. L'objectif de la trêve était clair : recruter des joueurs expérimentés à moindre coût et bétonner derrière. C'est tout le sens des arrivées de Sylvain Marchal, 30 ans et en fin de contrat à Lorient, Carlos Bocanegra, 31 ans et arraché à Rennes contre 165 000 euros, ou encore d'Albin Ebondo, 26 ans et en fin de contrat à Toulouse. Laurent Battles, 35 ans et libre de tout engagement lui aussi, apportera son vécu en L1 aux avant postes. Saint-Etienne a donc pris un virage à 180 degrés comme pour exorciser ses démons.

Rocheteau, pourquoi faire ?

Autre remède, Dominique Rocheteau. Willy Sagnol a claqué la porte et l'Ange Vert s'est installé à la vice-présidence du conseil de surveillance. Son rôle : conseil sportif de Roland Romeyer au sein d'un organigramme déjà largement (trop ?) fourni. Ses moyens : mystère. Rocheteau souhaite avant tout transmettre des valeurs de travail, d'humilité et mettre l'accent sur la formation. "Je suis là, avant tout, pour travailler sur l'avenir du club, sur un projet sportif de trois ans. Je vais m'attacher à ce que l'ASSE redevienne le meilleur club formateur du championnat de France", déclare-t-il sur le site officiel. Comprendre, ne pas s'attendre à des miracles trop tôt. Dans les colonnes de la Tribune-Le Progrès, Willy Sagnol n'a pas hésité à tirer la sonette d'alarme : "S'il n'y a pas un véritablement changement, je ne vois pas comment le club va s'en sortir. Galtier et les joueurs peuvent réussir une bonne saison, je leur souhaite, mais sur la durée, cela ne peut pas marcher. Il n'y a pas besoin de connaître le football ou d'être énarque pour comprendre cela. On ne peut être qu'inquiet. Financièrement, l'ASSE est dans une situation compliquée."

D'autant que Saint-Etienne est passé à côté d'un bel apport financier. Un fonds de pension américain aurait dû injecter 20 millions d'euros dans la tirelire des Verts avant de se rétracter, selon Bernard Caïazzo, suite au fiasco des Bleus en Afrique du Sud. Les Stéphanois feront donc avec leurs petits moyens. Chaque nouvelle arrivée sera conditionnée à un départ. Yohan Benalouane, auquel il ne reste qu'un an de contrat, pourrait aller voir ailleurs alors que Blaise Matuidi bénéficie d'un bon de sortie (vers Bordeaux ou Lyon ?). Difficile de croire que les hommes de Christophe Galtier dépoussiéreront enfin un palmarès qui commence à sérieusement à jaunir sous le poids des années de disette. Même si l'objectif n'est pas celui là. Contrairement aux deux saisons précédentes, les Verts se contenteraient d'un ventre mou. Histoire d'éviter des sueurs froides au coeur du printemps.

Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/28072010/70/ligue-1-les-verts-en-marche-arriere.html

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