mercredi 9 février 2011

Brésil ou pas, les Bleus gardent le cap

Notre philosophie va rester la même, même contre le Brésil", a annoncé Laurent Blanc avant d'affronter la Seleçao, ce soir au Stade de France (21h00). Malgré le calibre de l'adversaire, la reconstruction entreprise depuis six mois restera axée sur la possession du ballon et le jeu.


Lundi soir. Premier des deux maigres entraînements des Bleus avant France - Brésil. Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset concentrent toutes leurs attentions sur onze joueurs qui, en raison de leur temps de jeu en club, peuvent prétendre à une séance avec ballon sur un demi-terrain resserré. Les deux hommes se partagent la parole. Il fait un froid un canard, tout le monde a le bonnet, et pourtant on croirait revivre les scènes d'août et septembre dernier, au moment de leur prise de fonctions. "Au sooool !", hurle Gasset quand il voit un ballon partir deux fois en l'air. "Faites marcher votre tête", demande Blanc cet encouragement de son adjoint : "C'est ça : dans les intervalles". Les joueurs sont repris quand ils écartent trop le jeu : le porteur doit toujours avoir une solution près de lui. Après une longue et belle séquence de conservation, Gasset sourit : "Voilà, il faut s'habituer à ce genre de samba". Impossible de dire si le message s'adressait à ceux qui possédaient le ballon ou à ceux qui couraient après. Une chose est sûre : France-Brésil approche.


Et le Brésil, ça n'est pas n'importe quel adversaire. L'historique entre les deux nations et les cinq étoiles sur le maillot auriverde sont là pour en témoigner. "C'est à mon sens l'une des deux meilleures équipes au monde (avec l'Espagne), estime Blanc. Le Brésil, c'est le test ultime". Face à des Brésiliens qui "joueront au Stade de France avec le souci d'effacer 1998", la tache s'annonce ardue. D'autant plus que le Brésil version Mano Menezes est beaucoup moins défensif que celui de Dunga lors du Mondial 2010. "Même s'il y a des joueurs qui étaient en Afrique du Sud, il y a surtout des jeunes joueurs, note ainsi Blanc. Mais ce sont déjà les meilleurs joueurs à tous les postes. On entend dire: 'Le Brésil, on ne sait pas trop ce que cela donne. Il n'y a plus Kaka, Ronaldinho'. Mais sur les 23, il y a 15 ou 16 joueurs qu'on connaît très bien et qui jouent dans les meilleurs clubs européens. Ils ont la possibilité de construire avec les meilleurs joueurs. Nous n'en sommes pas encore là."


"Il va falloir prendre des risques


Pourtant, le patron des Bleus l'assure, il ne changera pas ses plans, malgré le danger que représente l'adversaire. "Notre philosophie va rester la même, même contre le Brésil. On ne va pas changer du jour au lendemain parce que c'est le Brésil", a-t-il affirmé. L'objectif : "avoir la possession du ballon sans oublier l'efficacité". Face à une formation "qui aura la même mentalité et désir de posséder le ballon", le pari est osé mais Blanc veut "voir ce que (l'équipe de France) est capable de faire contre une des meilleures équipes à ce niveau-là". "Les Brésiliens n'aiment pas défendre et courir après le ballon, ce sont plutôt des artistes dans l'âme. A nous de les contrecarrer quand ils auront le ballon et d'être bons quand on l'aura", espère-t-il. "Il faut essayer d'abord de ne pas perdre le ballon car ensuite ils ne vous le rendent pas, ou alors très tard".


Mais cela ne suffira pas. "Il ne va pas falloir se contenter de la maîtrise du ballon. Il va falloir être dangereux, a-t-il déjà prévenu. Il va falloir que les joueurs prennent beaucoup de risques au niveau offensif. C'est ce qu'il faudra faire pour faire un match complet." Par rapport à leurs précédents adversaires, le plus souvent regroupés et laissant peu d'espaces, c'est donc le principal challenge qui attend les Bleus. Laurent Blanc sait de quoi il parle. En deux confrontations, si l'on excepte la finale de 1998 qu'il n'a pas pu disputer, il ne s'est jamais imposé face à la Seleçao. Il se souvient notamment de la défaite à Paris en 1992 (0-2) où l'équipe de France "n'avait pas vu la balle de tout le match".


"Construire un groupe"


L'histoire peut-elle se répéter ? L'équipe de France est aujourd'hui "en travaux", constate Blanc. Malgré le caractère amical de la rencontre, l'heure n'est pas aux expérimentations mais aux confirmations. Une question de timing sans doute. Le sélectionneur se plaint régulièrement du peu de temps qui lui est accordé pour préparer ces échéances. Alors qu'il a en entre les mains une équipe en reconstruction, il ne peut se permettre de le gaspiller. Il doit s'inscrire dans la durée. "J'ai tracé une ligne pour essayer de construire un groupe au lieu d'essayer de sélectionner les meilleurs à chaque rassemblement", a-t-il rappelé. Et s'il laisse la porte ouverte aux joueurs en forme du moment, force est de constater que les candidats ne sont pas légion : "Depuis le dernier rassemblement, je n'ai pas l'impression qu'il y ait un ou deux joueurs qui sont dans ce cas. Sinon, je les aurais appelé". A ceux qui sont présents de confirmer une autre ligne directrice des Bleus : faire chuter le Brésil au Stade de France, une nouvelle fois.


Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/08022011/70/matches-amicaux-bresil-ou-pas-les-bleus-gardent-le-cap.html
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