mercredi 9 février 2011

Qatar, coup de boule, argent... les confidences de Zidane

Zinedine Zidane est homme de peu de mots. Dans l'Equipe, mercredi matin, l'ancien leader des Bleus se dévoile pourtant comme il le fait très rarement. Coupe du monde 2010, Qatar, le coup de boule sur Materazzi, l'argent, l'engagement, la vie après le foot, Zidane dit tout.


Le Ballon d'or 1998 n'élude pas les questions qui fâchent. Son soutien à la candidature du Qatar pour accueillir la Coupe du monde 2022 ? Pas une histoire d'argent, assure l'ancien meneur de jeu. «On a parlé de dix, onze, douze, treize millions d'euros... Je vais le dire clairement : c'est n'importe quoi. Ce n'est pas le quart de ces sommes.»


A propos de Christophe Alévêque : «Cette personne va payer pour ce qu'elle a dit»


Zidane, qui assure que le Qatar lui avait proposé «un chèque en blanc» pour venir jouer une saison dans son championnat -ce qu'il a refusé- jure qu'il a été séduit par le projet. «Je me suis surtout dit qu'on parlait, pour une fois, de choses positives à propos de cette région, de foot, d'autant que chez nous, lorsqu'il y a des trucs qui ne vont pas, par exemple dans les quartiers, on pointe souvent les arabes du doigt.»


La gloire du football français assume et attaque. A propos de Christophe Alévêque qui avait parlé de prostitution à propos de ce soutien, le joueur est intraitable. «Des gens essaient de pourrir mon nom pour faire parler d'eux. Cette personne va payer pour ce qu'elle a dit.» Concernant Yannick Noah, qui n'avait pas compris son choix, le footballeur assure qu'il s'en est expliqué par téléphone avec le chanteur et que tout est réglé.


«Si je parle, je peux faire du mal. Et je ne veux pas faire du mal !»


L'épisode du bus en Afrique du Sud ? «Pour eux, certainement que ce n'était pas méchant, alors que c'était très grave (...) Ils se sont trompés, ils ont payé. Tout le monde a le droit à une seconde chance.» Le coup de boule à Materazzi, en finale de la Coupe du monde en 2006 ? « C'est vrai que terminer sur ça, c'est moyen, vraiment moyen (...) Ma réaction, je n'en suis pas fier. Je ne veux pas m'excuser parce que j'ai été provoqué.»


Pourquoi être si discret ? Zidane raconte avoir déclenché, au début de sa carrière, une polémique, ce qui l'a vacciné contre des prises de positions intempestives. Mais «j'ai des convictions ! J'ai des envies. Je suis l'actualité, j'écoute, j'entends. Mais pourquoi devrais-je en permanence donner mon avis pour faire plaisir aux autres ?» Le joueur refuse de passer pour un homme «lisse». «Je suis quelqu'un qui est... Je suis profond, en fait quand je parle. Je suis profond ! Ceux qui me connaissent le savent. Et moi, comme je suis Zidane avec tout ce que cela implique, je sais que de temps en temps, si je parle, je peux faire du mal. Et je ne veux pas faire du mal !»


«M'investir à cent pour cent dans le foot, je ne peux pas le faire»


Côté vie intime, Zinedine Zidane découvre une nouvelle vie, loin des terrains. «Quand j'ai arrêté, je me levais une heure avant mes enfants, sans aucun problème. C'était une joie de les réveiller, de déjeuner avec eux, confie-t-il. Ne pas avoir vécu tout ça pendant ma carrière m'a fait prendre conscience combien c'est fantastique, tellement fantastique que je le vis encore aujourd'hui à fond.»


Un bonheur familial qui l'éloigne, pour l'instant, d'une carrière d'entraîneur ou de sélectionneur : «M'investir à cent pour cent dans le foot, je ne peux pas le faire. Peut-être que dans dix ans, dans cinq ans, quand les enfants seront grands, ce sera le cheminement.» En attendant de trouver sa voie, l'ancien joueur se concentre sur son rôle au Real, qui n'est pas un «emploi fictif», sur sa fondation, à laquelle a été redistribué l'argent du Qatar et à sa famille, pour «rendre un petit peu à ceux qui vous entourent».


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