jeudi 31 mars 2011

Les lignes bougent encore

L'équipe de France version Laurent Blanc prend forme au fil des matches mais la concurrence fait plus que jamais rage à certains postes. C'est notamment le cas sur les côtés. Entre Ribéry et Malouda, Ménez et Ribéry ou encore Evra et Abidal, le sélectionneur national va devoir faire des choix
MILIEU OFFENSIF GAUCHE : Ribéry fait oublier Malouda
Où est passé Florent Malouda ? Sûrement pas en équipe de France où l'on cherche encore le joueur qui terrorisait les défenses de Premier League avec Chelsea lors de la première moitié de la saison. Décevant face au Luxembourg, il a conservé la confiance de Laurent Blanc et a de nouveau été titularisé face à la Croatie. "Déçu et frustré" lors de sa première sortie, il a estimé avoir été "meilleur que contre le Luxembourg", tout en refusant de pousser davantage l'analyse de son match. Mais ses prestations se suivent et se ressemblent, malheureusement. Une fâcheuse tendance qui est venue relancer le débat sur le positionnement de Franck Ribéry. Pour son retour en sélection, le Bavarois a débuté à droite. Mais, face à la Croatie, il est entré à gauche à la place Malouda. Preuve que le débat existe donc bien dans l'esprit de Laurent Blanc. D'autant plus que Ribéry a fait plus que le Guyanais durant la demi-heure qu'il a passée sur la pelouse du Stade de France. Il a provoqué, créé des décalages et même réussi à retourner une partie du public en sa faveur. "Mon meilleur poste, ça reste à gauche. C'est là que je me sens le mieux et où je peux être le plus dangereux", a-t-il répété mardi soir. Ribéry a même trouvé un soutien de poids en la personne de Benzema. "Quand il joue à gauche, il peut débloquer des situations", a milité l'attaquant du Real.
MILIEU OFFENSIF DROIT : L'alternative Ménez
Si Ribéry ne joue pas à gauche, il peut jouer à droite. C'est dans ce positionnement qu'il a débuté la rencontre au Luxembourg. Mais sans vraiment convaincre. En revanche, Jérémy Ménez s'est imposé comme une vraie alternative. Face à la Croatie, il a sans doute été le joueur offensif le plus percutant, notamment en première période. Il a surtout confirmé sa bonne entente avec Karim Benzema. S'il n'a eu qu'une heure de jeu pour se mettre en évidence, il a failli offrir un caviar au Madrilène (37e). Ce but, s'il avait été converti, n'aurait pas été sans rappeler celui construit par les deux hommes face au Brésil. Une entente que les deux fleurons de la génération 1987 aiment mettre en avant. Benzema ne cache pas sa préférence : "On n'a pas joué beaucoup de matchs ensemble, mais quand on joue ensemble, on se cherche. Je connais un peu son jeu, il connait le mien. J'espère que ça va continuer et que dans le futur, on aura plus la possibilité de jouer ensemble". Entré à la place du Romain, Loïc Rémy a perdu sa place dans le débat. Mais son coéquipier à l'OM, Mathieu Valbuena, rode encore dans les parages.
LATERAL GAUCHE : En attendant Abidal
En l'absence d'Eric Abidal, Laurent Blanc a rappelé Patrice Evra mais aussi l'habitué Gaël Clichy. Parmi eux se trouve le futur latéral gauche des Bleus. A priori, la charge revenait au Barcelonais dans l'esprit de Laurent Blanc. Mais Abidal a été coupé en pleine ascension par sa tumeur au foie. En attendant qu'il revienne en pleine possession de ses moyens, les rencontres face au Luxembourg et la Croatie ont permis de jauger les deux autres prétendants. Un match chacun. Et un bilan pas forcement convaincant. Evra, titulaire au Luxembourg, est apparu emprunté pour son grand retour sous le maillot tricolore. Mais il part avec une longueur d'avance vu son niveau avec Manchester United. "Il est capable d'apporter plus", avoue malgré tout Laurent Blanc. Clichy se pose donc en victime de ce retour. “C’est difficile à accepter mais cela fait partie du jeu, a commenté dans la semaine le Gunner. Même si on dit qu’il n’y a aucune hiérarchie, je sais que ce n’est pas le cas". Mardi, il n'a pas fait grand chose pour la bousculer. Aligné contre les Croates, il a été trop timide pour régler le problème de la concurrence à ce poste.
LATERAL DROIT : Sagna-Réveillère, match nul
En équipe de France, le poste de latéral droit semble toujours être un choix par défaut. Personne ne s'impose, personne ne démérite. Entre Bacary Sagna et Anthony Réveillère, la concurrence tourne à plein régime. Titulaire au Luxembourg, le Gunner a tenté de répondre aux critiques sur son faible apport offensif, notamment la qualité de ses centres. Et s'en est plutôt bien sorti. Le Lyonnais a aussi livré une copie propre contre la Croatie. Moins rapide, il compense par une meilleure technique. "Je ne me pose pas la question, je prends ce qui vient, estime-t-il simplement au sujet de la hiérarchie. Quand j'ai l'opportunité de jouer, je me fais plaisir. Je prends ce qu'on me donne en donnant le maximum sur le terrain". Mais, globalement, Laurent Blanc a semblé peu convaincu par ses latéraux. "Je pense qu'ils peuvent apporter plus, notamment au niveau offensif", a-t-il admis. Personne n'est donc indiscutable, même si le passé plaide davantage en faveur de Sagna. Lorsque Réveillère a débuté en octobre, face au Luxembourg et la Roumanie, l'ancien Auxerrois était absent. Pendant ce temps, Rod Fanni pousse pour retrouver sa place dans le groupe.
RECUPERATION : Un milieu à géométrie variable
Dans l'entrejeu, le flou règne. Une concurrence s'est installée, plus au gré des choix tactiques que des performances individuelles. Selon que Laurent Blanc décide d'évoluer avec un ou deux milieux récupérateurs, il y aura des victimes. A priori, Yann M'Vila est installé. Le fait qu'il ait été titularisé au Luxembourg, seul dans un rôle de sentinelle devant la défense, n'est pas anodin. S'il a pu pécher par l'horizontalité de son jeu, il devance désormais Alou Diarra, qui se retrouve aujourd'hui dans une situation paradoxale. S'il se sent "dans la peau d'un capitaine", à juste titre puisqu'il a porté le brassard à cinq reprises sous l'ère Blanc, il n'est pas un titulaire indiscutable. Son abattage face aux Croates plaide pourtant en sa faveur. Le cas Yoann Gourcuff divise davantage encore. Associé à M'Vila vendredi, il n'est pas apparu à l'aise dans ce rôle. Lorsqu'il est entré en jeu au Stade de France, il a remplacé Samir Nasri. Son rôle reste à définir. Reste l'invité surprise, Blaise Matuidi. Appelé après les forfaits de Diaby puis Cabaye, le Stéphanois a débuté son premier match face à la Croatie. Et il a su tirer son épingle du jeu. "Il a gagné sa place", a même lancé Blanc. Ce dernier entend sans doute gérer au cas par cas en l'espèce.
 Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/31032011/70/matches-amicaux-equipes-nationales-les-lignes-bougent-encore.html
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