vendredi 20 mai 2011

Les regrets de l’OM

Lille est sur le point de ravir le titre de champion de France à l’OM. S’ils reconnaissent les qualités des Nordistes, les Marseillais pointent aussi du doigt leur manquement. Et Didier Deschamps regrette les tournants de la saison mal gérés par ses troupes. Tour d’horizon des trois actes manqués.
UN DÉPART CATASTROPHIQUE
"Si j’ai des regrets ? Je n’aime pas vraiment dire ça, avoue Didier Deschamps. Je préfère expliquer qu’il y a eu trois moments importants dans la saison qui ont fait très mal à l’arrivée." Le premier des trois écueils marseillais arrive dès le début du championnat. Fort de son premier titre glané depuis 1993, le champion 2009-2010 a très mal géré son mercato estival. Les départs tardifs de Mamadou Niang et de Hatem Ben Arfa ont fragilisé l’équipe. L’absence d’un autre cadre, Souleymane Diawara (blessé), a continué de déstabiliser les Marseillais. Résultat : deux défaites lors des deux premiers matches. Durant toute la saison, Didier Deschamps a mis en avant ce départ raté.
Pour lui, ce retard n’a jamais été comblé. "Oui, je parle souvent de notre début de saison, répète une nouvelle fois DD. C’est chronologique. Ces deux défaites contre Caen et Valenciennes, on les a payées tout au long de la saison. Ce départ catastrophique a eu un impact énorme sur la suite. Je dirais que c’est un peu comme si on n’avait joué que 36 journées au lieu de 38…" Paradoxalement, Lille n’a pas profité à plein de ce faux-départ de l’OM. Les nuls contre Rennes (1-1) et Paris (0-0) pouvaient également être interprétés comme des contre-performances. Mais les Nordistes n’ont jamais évoqué ces points perdus en début de championnat…
LA DÉFAITE SUR LE FIL CONTRE LILLE
C’est un match qui ressemble à une passation de pouvoir. Marseille reçoit Lille avec l’obligation de gagner pour passer devant les Nordistes et rester dans la roue des Rennais alors solides leaders. Mais cette 26e journée ne va pas tourner à l’avantage des champions sortants. Dès le début de la rencontre, Lille se balade dans le jardin olympien. La différence entre les deux équipes est saisissante. Marseille court après un ballon confisqué par les hommes de Rudy Garcia. Le collectif du LOSC assomme des Olympiens complètement dépassés par la vitesse et l’organisation lilloise. Et Eden Hazard ne se prive pas de donner le tournis aux défenseurs olympiens.
Dès la 10e minute de jeu, il illumine la soirée avec un but de 30 mètres, l’un des plus beaux de la saison. Pourtant au bord de la rupture, l’OM revient en seconde période avec d’autres intentions et arrive à égaliser par Rémy à l’heure de jeu. Mais c’est finalement les Lillois et Pierre-Alain qui donnent le coup de grâce. Dans les arrêts de jeu, sa déviation intelligente trouve le petit filet marseillais. Pour Deschamps, c’est le deuxième moment-clé de la saison. "Je place en second la confrontation directe avec Lille, détaille le coach olympien. Chez nous, perdre à la 92e minute, c’est très dur…" Ce soir-là, plus qu’une victoire face à un concurrent pour le titre, Lille a démontré qu’il était bien le nouveau patron de la Ligue 1.
LYON FAISEUR DE ROI
Quand Lyon ne joue plus le titre, il s’amuse à distribuer les couronnes. En 2009, l’OL était venu couper l’élan des Marseillais en s’imposant 3-1 au Vélodrome. Auteur d’un doublé, Karim Benzema avait indirectement donné le titre à Bordeaux. Les Girondins comptaient alors trois points de plus que les hommes d’Eric Gerets et allaient garder cette avance jusqu’au bout. Cette saison, l’OM a de nouveau trébuché sur l’obstacle lyonnais. Tout plaidait pourtant en faveur des Sudistes. Une meilleure dynamique, le titre en ligne de mire et une équipe soudée. Tout le contraire de Lyon… Etrillé à Toulouse (2-0), l’OL avait perdu ses dernières illusions de rattraper Lillois et Marseillais. Pire, ils étaient privés d’un grand nombre de joueurs cadres comme Bastos et Cissokho, tous deux expulsés face au TFC.
Mais l’autre olympique a réussi à trouver des ressources insoupçonnées pour s’imposer dans les derniers instants grâce à Cris (3-2) et ainsi priver l’OM de trois points indispensables dans la lutte finale. Comme une volonté de ne pas laisser Marseille trop longtemps au sommet de la Ligue 1. Cette défaite, Deschamps l’a encore au travers de la gorge. Le but refusé à Rémy pour une main inexistante d’André Ayew, la main de Cris dans la surface… DD n’a toujours pas digéré ces erreurs d’arbitrages. "C’est dur d'avoir des décisions arbitrales contraires, note Deschamps. Et quand elles ont une influence importante, c’est encore plus dur. Et quand elles s’enchaînent, encore, encore plus... Je ne vais pas me plaindre outre mesure car on va encore dire que je me plains tout le temps. Mais les décisions en fin de saison ont pesé lourd. Et ça s'est accumulé." Des fausses notes des hommes en noir qui ravivent encore un peu plus les regrets marseillais.
http://fr.sports.yahoo.com/19052011/70/ligue-1-les-regrets-de-l-om.html
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