Si le PSG a déjà soulevé le trophée à huit reprises, Lille n'est pas en reste avec cinq victoires en Coupe de France. La différence, c'est qu'il faut remonter le temps pour se souvenir des succès nordistes (1946, 1947, 1948, 1953, 1955). Leur heure de gloire avec sept présences en finale en dix ans et deux titres de champion de France (1946, 1954). Depuis, ils n'ont d'ailleurs rien gagné. C'est dire l'attente que suscite cette finale, 56 ans après. "Depuis quelques semaines, je regarde souvent ma réplique de la Coupe de France en espérant de tout mon coeur que les Lillois soulèveront le trophée", croise les doigts Robert Lemaître, vainqueur de l'édition 1955. Mais pas besoin de rappeler l'importance du rendez-vous à Rudi Garcia : "Une victoire serait historique. Cette finale arrive après une longue attente. Mais vous le pensez bien, on est là pour gagner. Et pas pour autre chose. C'est un titre. On en rêve tous. Ca reste magique ".
L'entraîneur a d'autres sources de motivation. "J'ai vécu des aventures avec des équipes amateurs. On est allé en demi (avec Dijon qui évoluait en National à l'époque), rappelle-t-il. Le vivre avec les pros, c'est pareil. Les joueurs sont aussi éblouis. Ils ont autant d'enthousiasme. Maintenant, on est fiers d'être là. Mais ce qui compte, c'est de ramener cette coupe à Lille". Une belle manière de marquer l'histoire du club, "qu’on puisse se rappeler dans 50 ans qu’on y était…". Eden Hazard sait lui aussi qu'on attend que le LOSC renoue avec ses heures de gloire. "On a peut-être un peu moins d'expérience que Paris ou Marseille, mais c’est à nous d’écrire l’histoire du club pour commencer à avoir des trophées, espère-t-il. Je crois que tout le monde veut qu’on ait quelque chose à la fin de l’année. Ce serait bien pour les supporters et pour nous". Comme un symbole, les Nordistes évolueront avec un maillot blanc, un short bleu marine et des chaussettes blanches. Un ensemble inhabituel mais qui évoque les couleurs historiques du club lors de sa création en 1944. L'époque des premiers titres. Et bientôt les derniers.
"Se rappeler dans 50 ans qu'on y était"
Vainqueur en 1999 et 2001 avec Nantes, Mickaël Landreau rêve lui aussi d'un nouveau sacre le jour de ses 32 ans mais mesure davantage la portée qu'aurait une victoire pour le club : "Un anniversaire, j'en ai tous les ans. Gagner une coupe, c'est peut-être ma dernière chance. Et Lille n'a pas connu ça depuis 55 ans". Et, si les événements tournent en sa faveur, le gardien pourrait même fêter un doublé dans quelques jours. "On joue la victoire en Coupe de France et le titre", annonce-t-il. Le LOSC l'a déjà fait. C'était en 1946... Encore une éternité. Mais preuve que la perspective de dépoussiérer le palmarès du club monopolise toutes les énergies, les Lillois ont laissé le championnat de côté pour quelques jours pour se concentrer sur leur finale. "Le championnat, c'est encore loin", coupe ainsi Rio Mavuba quand on aborde le sujet.
Landreau, lui, refuse d'ailleurs de se poser la question de "savoir si le championnat ou la Coupe est plus important". "On va vivre pleinement ce match et l'événement", dit-il. Pour Rudi Garcia, "cette finale est une parenthèse. On ne pense pas du tout au championnat. J'espère que nous n'y penserons pas avant dimanche". Car le titre pourrait polluer les esprits, même si l'entraîneur estime que le résultat de la finale n'aura pas de répercussions psychologiques sur la suite de la saison. En revanche, penser au doublé avant d'être marché sur la première marche pourrait en avoir. "Il vaut mieux ne pas essayer d'y penser. Il faut y aller comme si c'était un match ordinaire, demande le président Michel Seydoux. Si on met l'enjeu à la place du jeu, ce sera une explication possible pour des échecs. Et moi je ne veux pas d'échec. On se rendra compte probablement après, s'il y a succès, de ce que tout ça représente". Peut-être le début d'une nouvelle histoire.
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