L'équipe de France s'est imposée lundi en Ukraine (1-4) grâce à un finish de haute volée. Laurent Blanc a évidemment apprécié le bouquet final, mais il assure avoir trouvé d'autres motifs de satisfactions dans ce match. Notamment en première période où les Bleus n'ont pourtant pas été à la hauteur.
Ceux qui gagnent - même largement - ont-ils toujours raison ? Très souvent, oui. Et lundi, à l'issue d'un Ukraine - France (1-4) sorti de l'obscurité par une fin de match assez improbable et marquée par l'éclosion de Marvin Martin, Laurent Blanc a abondé dans ce sens en conférence de presse. Le sélectionneur national a livré une analyse positive et rendu hommage aux acteurs de cette partie. Tous. Près de quarante-huit heures après, on ne peut toujours pas s'empêcher de penser que cette prestation des Bleus aurait pu tomber aux oubliettes et les renvoyer à leurs doutes si jamais ils n'avaient pas collé un 3-0 dans les dernières minutes aux locaux, devant la maigre foule de la Donbass Arena.
En première période, surtout, le spectacle a été assez indigent. Le nouveau onze de départ, mis sur pied par Laurent Blanc, ne se connaissait pas, manquait d'expérience. Ça s'est senti. Les joueurs, timides, n'ont guère osé. Le sélectionneur des Bleus n'est pas spécialement sur la même longueur d'onde. Si la première période a été "poussive", il y a eu "des intentions et de l'état d'esprit." De l'état d'esprit, oui. Des intentions, moins. A part Menez, Rémy et Evra, peu de joueurs ont tenté de forcer le petit verrou ukrainien. On a senti une équipe plutôt concentrée et appliquée à ne pas faire n'importe quoi. Ce qui peut se comprendre.
"Pas l'entente voulue avec Cabaye et Matuidi"
Kaboul, en défense, a été propre et n'en a pas rajouté. Mais les cas les plus révélateurs de cette retenue sont Yohan Cabaye et Blaise Matuidi. Dépositaires de l'avancée des choses puisque positionnés dans le "coeur du jeu", une expression chère au sélectionneur, ceux-ci se sont montrés disciplinés avant tout. D'ailleurs, Loïc Rémy l'a regretté à demi-mots. "Il n'y a pas eu l'entente voulue avec Yohan Cabaye et Blaise pour me donner des ballons devant", a-t-il regretté dans la zone mixte après le match. Blanc a préféré souligner une autre facette du jeu de ses milieux : "On peut aussi souligner le travail de Blaise (Matuidi) et de Yohan (Cabaye) qui ont harcelé les Ukrainiens."
Si les Français n'ont pas été d'une agressivité offensive folle en première période, les Ukrainiens n'ont pas non plus semblé irrésistiblement portés vers l'avant, sinon par à-coups et lorsqu'une opportunité de contre s'ouvrait. Le mérite en revient-il pour autant aux cerbères tricolores ? Réponse de Normand : oui et non. Une chose est sûre, difficile de parler de harcèlement et, plus globalement, de se réjouir de cette première période, surtout lorsque l'on a droit à un tel quart d'heure final. "On a montré un autre visage en seconde avec une équipe plus en mouvement", a d'ailleurs souligné Rémy, qui a suivi les deux tiers de la seconde période sur le banc de touche. Lui aussi a préféré la fin.
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