Trois matches rapprochés en Europe de l'Est, dont un en dehors des dates FIFA, une tournée à l'ancienne, des décors inhabituels : les Bleus étirent leur saison pour la bonne cause de la reconstruction, en bons pros, jusqu'à leur test en Pologne jeudi. Reportage entre Minsk, Donetsk et Varsovie.
Stade Dynamo de Minsk, vendredi dernier. Il est 00h35. Tous les joueurs de l'équipe de France ont rejoint le bus. Reste Florent Malouda. Le joueur répond encore à quelques questions après le nul des Bleus en Biélorussie (1-1) en éliminatoires de l'Euro 2012. La scène a quelque chose de surréaliste. Comme ses partenaires, qui sont passés avant lui, et le sélectionneur national qui suivra, Malouda n'est pas seulement sollicité par la presse mais également par de nombreux supporters locaux, aux anges de pouvoir 'shooter' le joueur et de lui soutirer un autographe. Drôle d'ambiance. De vacances, diront certains. Pas le principal intéressé : "Il y a encore deux matches... Il faut encore donner un dernier coup de collier. Après, il est sûr que ça fera du bien".
Cinq jours après, les joueurs de l'équipe de France ne sont toujours pas en vacances. Même s'ils devraient l'être d'un point de vue légal. La FIFA avait prévu des dates au mois de juin pour les équipes nationales. Le 3 et le 7. Mais pas le 9, jour où les Bleus en termineront avec une longue saison en affrontant la Pologne au Stade du Legia de Varsovie. Ce sera la dernière étape d'un tour d'Europe de l'Est, dont certains cadres se seraient certainement passés, même s'ils ne le diront jamais. Eric Abidal, croisé lundi soir dans les couloirs de la Donbass Arena de Donetsk : "Non, je ne suis pas pressé d'être en vacances. Mais de toute manière, on ne peut pas accélérer le temps". Comment en dire beaucoup en peu de mots.
Des haies d'honneur et des applaudissements
Sur le terrain, personne ne peut accuser le Barcelonais d'avoir eu la tête ailleurs depuis le début du voyage. Que ce soit à Minsk ou à Donetsk, les décors ou les ambiances dans lesquels ont évolué les Bleus auraient pourtant pu dérouter n'importe quel professionnel. A Minsk, le match était officiel mais l'organisation champêtre. Ce qui a d'ailleurs ostensiblement agacé Laurent Blanc une fois le coup de sifflet final donné. A Donetsk, rien de tout ça. Un stade sublime, ultra-moderne, comme on n'en a pas en France. Mais une assistance réduite à sa portion congrue, en raison du jour (lundi), de l'horaire (22 heures) et peut-être de l'affiche. Cette assistance n'a jamais manifesté aucune hostilité envers ces Bleus qui auraient gagné à se faire un peu plus bouger. Ne serait-ce que pour leur expérience personnelle. Afin d'en savoir un peu plus sur leur résistance à la pression (relative). Quoi qu'il en soit, les Bleus sont restés sérieux. Fatigués. Mais sérieux.
Qu'en sera-t-il jeudi soir ? A ce que l'on a vu mardi lors du premier entraînement organisé sur le sol polonais, les Tricolores - qui ont eu le droit à plusieurs haies d'honneur et des applaudissements de petits footballeurs alors qu'ils couraient autour des terrains jouxtant le stade du Legia - ont peu de chances de se faire malmener. Les années impaires, l'air de juin est rarement propice aux explications musclées.
Cette saveur qu'ont les tournées estivales amicales, les internationaux français en avaient oublié la saveur depuis 1994 et la Kirin Cup, organisée au Japon après la prise en main de l'équipe de France par Aimé Jacquet. A l'époque, le sélectionneur des Bleus avait un traumatisme à effacer (France - Bulgarie), une équipe à reconstruire et des nouvelles têtes à voir évoluer sous le maillot bleu. Toute ressemblance avec des faits actuels n'est évidemment pas fortuite.
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