samedi 27 avril 2013

Le miracle sochalien

« On aurait pu en prendre cinq et au final, on a une chance incroyable. On a fait la même première mi-temps qu’à Nice, on avait honte. On voulait cette révolte », version Cédric Kanté. « Quitte à rester à 3-0, on n’a rien lâché. On est revenu au courage. C’est un point capital pour le maintien », version Nogueira, héros du soir. Il y avait une forme d’incrédulité dans les propos. Forcément. Comment expliquer l’irrationnel ? L’inconcevable ?
Par nature, une boussole indique le Nord magnétique. C’est dans l’ordre des choses. Mais hier soir, celle des Sochaliens s’est sérieusement affolée. Tous les appareils de contrôle ont eu beau déceler des manquements graves, sonner dans tous le sens, les pompiers étaient en grève et la maison s’est effondrée. Étage après étage. Il fallait une bonne dose de culot - ou d’insouciance - pour espérer contenir les pyromanes lillois. Ils mettent le feu aux quatre coins des terrains de Ligue 1 depuis des semaines et des semaines. Mais Sochaux s’en était-il donné les moyens ? La question est restée longtemps sans réponse : 80 minutes exactement.

La glissade de Nogueira

Pour stigmatiser l’impuissance du FCSM, l’énumération de ses actions suffisait. Oh, ne vous éloignez pas, cela va prendre le temps d’un battement de sourcil. Une frappe enroulée de Sio (36’), un duel perdu par Privat devant Elana (52’). Par charité chrétienne, on ajoutera un penalty qui n’aurait pas été scandaleux sur une action de Bakambu. Mais franchement, le constat faisait froid dans le dos quand on sait le spectre qui plane au-dessus de Sochaux : il y avait une division d’écart, hier soir, sur une pelouse nordiste bien verte dans ce sprint final. Martin, Kalou, Roux, Payet auraient pu, auraient dû donner à la leçon une proportion plus marquée. Encore que…
À 3-0 à la 80’, il y avait longtemps que les supporters lillois se frottaient les mains. Les joueurs aussi ? C’est la question qui taraudait les esprits. Le LOSC n’a sûrement pas fait le métier jusqu’au bout. Et ce péché d’orgueil lui est revenu en pleine figure !
C’est là que l’analyse trouve ses limites. Sur le fond, Sochaux n’a pas rassuré. Sur la forme, il a pris un point précieux et montré des ressources mentales qui peuvent servir. C’est d’ailleurs un symbole que de voir Nogueira, discret et sevré de ballons jusque-là, retourner le match presqu’à lui tout seul. Trois coups francs. Deux buts. Une passe décisive (pour Kanté). Et une égalisation sur une glissade incroyable.
Sochaux peut lui dire merci. Et bénir ces phases arrêtées qui lui permettent de rester en vie à cette heure (20 buts sur 37 sur ces phases). C’est un cliché, mais un match de foot n’est jamais fini. On l’a vérifié hier soir et ce point extirpé, arraché, braqué, peut changer beaucoup de choses.

Lille et Sochaux : 3-3

Lille. Mi-temps : 2-0. Spectateurs : 41.306. Arbitre : P. Kalt.
Les buts _ Lille : Kalou (26’, 45’+2), Basa (48’) ; Sochaux : Kanté (79’), Nogueira (84’, 87’).
Avertissements_ Sochaux : Boudebouz (29’), Pouplin (42’).
LILLE : Elana – Bonnart, Basa, Chedjou, Digne – Balmont (De Melo 88’), Gueye, Martin (Pedretti 83’) – Rodelin, Kalou (Roux 70’), Payet.
SOCHAUX : Pouplin – Sauget, Kanté, Carlao, Roussillon – Boudebouz (Privat 46’), Romeric Lopy, Nogueira, Doubai (Mikari 75’), Bakambu – Sio (Peybernes 56’).

http://www.estrepublicain.fr/sport/2013/04/27/paris-y-est-presque

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