Curieux paradoxe. Quatre victoires consécutives, une place de leader de L1, une qualification dans un fauteuil pour les 8es de finale de la Coupe de la Ligue. Et, en conférence de presse, un entraîneur qui fait la grimace. Un coach pas franchement serein, limite bougon. Christophe Galtier n'a pas aimé la seconde période de ses hommes face à Nice ce mercredi (2-0). Le derby face à Lyon, programmé samedi, a directement influencé la prestation des Stéphanois. Beaucoup trop au goût de leur coach. "La deuxième période m'a beaucoup, beaucoup énervé, analyse l'entraîneur de l'ASSE. On n'est pas présent dans les duels, sur les coups de pieds arrêtés. On est dans un "no match". Ce qui fait notre force, c'est l'investissement et la concentration".
Sur le terrain, l'avantage acquis à la mi-temps a poussé les Verts à se dresser sur la pédale de frein. Leur prestation a été plus timorée après le repos, comme s'ils étaient déjà sur l'A7, direction Gerland. La peur de la blessure, de l'expulsion stupide et l'angoisse de rater le rendez-vous XXL de la saison. Les principaux intéressés l'admettent à demi-mot : "En fin de match, on a essayé de préserver le capital physique", place Sylvain Marchal. "On était partagé entre la gestion de notre avantage et l'envie d'en mettre un troisième. Le principal reste la qualification", justifie Jérémie Janot.
"Les recrutements à 24 millions d'euros, ce sont eux, pas nous"
"J'accorde beaucoup de circonstances atténuantes aux joueurs car je reste persuadé que dans les têtes, ils pensaient au match de samedi (ndlr : face à Lyon)", admet Galtier. Difficile de donner tort au coach des Verts. Saint-Etienne se déplace samedi en leader chez un Lyon clopinant (17e de L1) et rêve de sortir victorieux d'un derby pour la première fois depuis 1994. Forcément, les dynamiques des deux clubs laissent croire que les Ligériens peuvent faire la loi à Gerland."Sur un derby, tout s'annule. Le favori, c'est Lyon. Ce sont eux qui disputent la Ligue des Champions et qui font des recrutements à 24 millions d'euros, pas nous", met au point un Janot qui a connu trop de désillusions face à l'OL dans le passé pour fanfaronner aujourd'hui.
Chaque Stéphanois trace le même sillon. Une humilité en forme de mise en garde pour Christophe Galtier : "Il y a des valeurs et des comportements qu’il faut retrouver rapidement. Quand on enchaîne les victoires on se rapproche de la défaite. Et on essaie d'être lucide. On n'est pas favori en allant jouer à Lyon ou en recevant Marseille. Il faut simplement se servir du capital confiance qu'on a acquis." Le technicien n'en démord pas :"Notre objectif, c'est le maintien, 42 points." Difficile dans ces conditions de bomber le torse : "Lyon va réagir. J'y étais aussi de l'autre côté, je sais comment ça se passe. Il ne faut pas croire que l'on verra le Lyon de la semaine dernière. Quand on a un point au coup d'envoi, si on peut le préserver, c'est déjà bien. Il ne faut pas être pris par le contexte ou l'euphorie ambiante", prévient l'ancien adjoint d'Alain Perrin sur le banc des Gones, qui pourrait être privé du meilleur buteur de L1 Dimitri Payet ce samedi. Un leader qui joue le nul chez le 17e de L1, ce n'est donc pas forcément un paradoxe.
Eurosport
http://fr.sports.yahoo.com/23092010/70/ligue-1-les-verts-ont-prefere-l-abstinence.html
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